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Nucléaire et effet de serre
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pascal



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MessagePublié le: Mer 04 Nov 2009, 20:34    Sujet du message: Répondre en citant

Kristo a écrit:
Pour info...

Malgré une forte croissance économique, L'Inde reste pour l'instant un modèle de sobriété énergétique

Le Monde - 3 novembre 2009 - Hervé Kempf

Et si l'Inde était un modèle d'efficacité énergétique ? Le lieu commun veut que les pays en développement gaspillent leur énergie, faute de technologies adéquates, tandis que les pays développés l'utiliseraient plus efficacement. Une étude du cabinet indien Prayas, présentée lors de la conférence de la Fédération internationale des journalistes de l'environnement (FIJE), à Delhi, le 28 octobre, montre qu'il n'en est rien.

Intitulée " An overview of Indian energy trends ", elle relève qu'entre 1990 et 2005 le produit intérieur brut (PIB) du pays a été multiplié par 2,3, mais la consommation d'énergie par 1,9. De surcroît, l'intensité énergétique (consommation d'énergie rapportée à la production) est bien moindre que celle de la Chine, mais aussi que celle des Etats-Unis, et se rapproche du niveau européen.

Une bonne part de cette performance s'explique par les prix de l'électricité dans l'industrie, parmi les plus élevés du monde. Dans les transports aussi, l'Inde manifeste une grande sobriété : la consommation totale de l'Inde en essence et fioul était inférieure en 2005 à la simple augmentation de la consommation en Chine et aux Etats-Unis entre 1990 et 2005. Le prix élevé des carburants joue un rôle important, mais aussi la densité des villes indiennes, qui limite la longueur des déplacements.

Régime végétarien

On retrouve dans les usages domestiques une meilleure intensité énergétique, à revenu comparable, qu'aux Etats-Unis. Cela s'explique par l'utilisation importante de la biomasse, mais aussi par le régime végétarien très répandu, qui limite les besoins de cuisson : en moyenne, un Indien consomme vingt-cinq fois moins de viande qu'un Américain.

L'Inde ne parvient cependant pas à venir à bout de la pauvreté. La croissance a surtout profité aux classes moyennes et supérieures, et 40 % de la population ne dispose pas de l'électricité.

L'énergie solaire et le gaz naturel apparaissent comme les voies d'avenir, mais aussi l'adoption de la technologie supercritique pour la combustion du charbon (qui améliore le rendement et réduise les émissions polluantes), ainsi que la réduction des pertes d'énergie dans les réseaux.





"Et si l'Inde était un modèle d'efficacité énergétique ?"

Effectivement... Ce pays est aussi champion du monde d'émissions de CO2 par kWh



Source:
Emissions de CO2 par kWh pour une sélection de pays du monde en 2006. Source Agence Internationale de l'Energie, 2008.
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James Lovelock (les Echos mai 2007)
"L’hostilité à l’égard de l’énergie nucléaire m’est apparue encore plus absurde compte tenu de la gravité de la crise climatique".
Le lien d'un type "qui ne sait pas quoi dire": www.manicore.com/
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Kristo



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MessagePublié le: Mer 04 Nov 2009, 22:23    Sujet du message: Répondre en citant

Ce qu'on remarque parfois en Inde, et dans d'autres pays pauvres, c'est la pollution "de proximité". Quand on est dans un rickshaw en plein embouteillage, ça sent la fumée !
Par contre, la pollution par habitant est bien moindre.
C'est la densité de la population, dans les villes, qui est importante et fait penser à certains "qu'est ce qu'ils polluent, ces pauvres!"
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pascal



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MessagePublié le: Mar 10 Nov 2009, 11:40    Sujet du message: Répondre en citant

Le nucléaire et la planète

Dix clés pour comprendre



…paru fin octobre aux éditions Grancher. 312 pages ; 20 Euros.

Vous lirez ci-dessous un court résumé.



Ce livre a été écrit à l’attention d’un public non spécialisé dans le domaine nucléaire. Il reprend et développe, sous une forme que j’espère accessible, voire agréable, les explications, commentaires, analyses proposées par la SFEN (et le plus souvent, aussi, par les acteurs et les associations du secteur nucléaire) depuis plusieurs années.



Alors que les opposants au nucléaire font feu de toute langue de bois (bien aidés en cela par certains médias) pour tenter de discréditer encore et toujours cette énergie, « Le nucléaire et la planète » peut contribuer à rétablir et diffuser une information et des argumentations fiables dans ce domaine sensible…et à peser ainsi dans le débat.



Merci à toutes et à tous de faire un peu de pub pour ce livre qui ne pourra peser un tant soit peu dans le débat que s’il est correctement diffusé. Vous trouverez à la fin de ce document quelques précisions sur les modalités d’achat et de diffusion.



Présentation du livre ( reprenant le communiqué diffusé aux journalistes) .



« La situation énergétique et climatique de la planète est inquiétante. Si nous voulons laisser une Terre à peu près vivable à nos enfants – qui seront 8 milliards en 2030 ! - et leur permettre de s’éclairer, de se chauffer, de se soigner, de se déplacer, de se distraire…dans des conditions de confort et de sécurité acceptables, il faut surmonter deux difficultés majeures : l’épuisement prochain des ressources mondiales de pétrole et de gaz et la menace du réchauffement climatique. Ce double défi impose à la communauté humaine une réorientation profonde de ses politiques énergétiques.

Dans ce contexte, quel rôle attribuer au nucléaire ? Le débat est relancé et le public est plus que jamais amené à s’interroger : quels sont les véritables avantages de cette énergie, de plus en plus souvent présentée comme un indispensable recours ? N’est-elle pas porteuse de risques incontrôlés rendant inacceptable son utilisation ?



Le projet de ce livre est de répondre aussi concrètement que possible à ces interrogations. Sur les avantages tangibles du nucléaire comme sur ses aspects les plus controversés, il entend apporter aux citoyens concernés des éclairages, des explications, des argumentations… bref les repères essentiels capables de constituer autant de « clés pour comprendre » et pour juger.

Sans jargon, sans langue de bois et sans craindre de bousculer bien des idées reçues… l’auteur aborde en dix chapitres les dix grandes questions qui forment aujourd’hui le cœur du débat nucléaire :

Quelles sont les causes et les perspectives de la crise mondiale de l’énergie et du climat ? Le nucléaire peut-il aider à la résoudre ? Peut-il nous protéger du réchauffement climatique ? Nous expose-t-il à une radioactivité dangereuse ? Est-il une menace pour la santé et l’environnement ? Court-on le risque d’un accident aux graves conséquences comme à Tchernobyl ? Les déchets nucléaires sont-ils un danger pour les générations futures et pour la planète ? Le nucléaire civil accroît-il le danger de prolifération de l’arme atomique ? Quels sont les avantages du nucléaire pour la France ? Quels sont les « classiques » du discours anti-nucléaire en France et quelle crédibilité leur accorder ?

A travers ces questions incontournables et les réponses concrètes qui leur sont apportées, c’est tout le débat nucléaire qui se trouve revisité, à la lumière des derniers acquis scientifiques et techniques, des leçons tirées de l’expérience et des nouveaux enjeux liés à la crise de l’énergie et du climat. Un état des lieux que l’auteur, hors de tout angélisme et de toute diabolisation, dessine avec clarté et nuance, sans méconnaître les contraintes et les risques inhérents au nucléaire, mais en prenant aussi la mesure de la précieuse contribution qu’il peut apporter à la satisfaction des besoins énergétiques de la communauté mondiale.



Avec « Le nucléaire et la planète », Francis Sorin verse une pièce importante au débat nucléaire ; un livre de référence qui devrait rencontrer l’intérêt de tous ceux qui s’interrogent sur l’énergie, le climat et l’avenir de la planète… »

------------ --------- --------- --------- --------- --------- --------- --------- --------- --------- --------- --------- --

312 pages – 20 Euros – Editions GRANCHER – Parution fin octobre 2009



L’auteur : Journaliste scientifique spécialisé dans le domaine de l’énergie et du nucléaire, Francis Sorin est rédacteur en chef de la Revue Générale Nucléaire et directeur du Pôle Information de la Société Française d’Energie Nucléaire (SFEN). Interlocuteur écouté du débat sur les orientations de la politique énergétique en France, il est l’auteur de nombreux documents et analyses consacrés à ces questions. Publications les plus récentes : « Nucléaire : les chemins de l’uranium » avec Pierre Morvan et Michel Jorda ( Ellipses) ; « La France et le choix électronucléaire : une approche géopolitique » ( Revue Française de Géopolitique) .

F.Sorin est membre du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire.
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James Lovelock (les Echos mai 2007)
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MessagePublié le: Ven 25 Déc 2009, 13:03    Sujet du message: Répondre en citant

Enviro2b - 23/12/09

Bruno Chareyron (Criirad) : "Il ne faut pas laisser croire que l’énergie nucléaire est propre"

Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, chef du laboratoire de la Criirad, Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité, dénonce les mensonges de l’industrie nucléaire qui minore ses émissions de CO2 et ses déchets.

Que répondez-vous à Anne Lauvergeon, présidente d'Areva, lorsqu'elle affirme que l’énergie nucléaire est « propre » ?

Anne Lauvergeon dit que le nucléaire ne fait pas de CO2. C’est une affirmation totalement erronée.

C’est pourtant une information reprise régulièrement dans la presse notamment…
Cela fait partie des informations fausses que l’industrie nucléaire véhicule depuis maintenant très longtemps. Avec deux grands mensonges : faire croire aux gens que l’énergie nucléaire ne fait pas de CO2 et qu’elle ne fait que très peu de déchets radioactifs, et qu’on sait parfaitement les gérer. Lorsque l’industrie nucléaire affirme que cette énergie ne fait pas de CO2, c’est faux parce qu’à chacune des étapes de la production et de l’utilisation de l’énergie nucléaire, il y a des rejets de CO2.

Quelle est la nature de ces émissions de CO2 et dans quel volume ?
L’extraction par exemple de l’uranium par des filiales d’Areva au Niger nécessite de l’énergie. Les pelles, les camions et les machines utilisés pour l’extraction fonctionnent au fioul et grâce à une centrale thermique au charbon extrêmement polluante. Lorsqu’on évoque l’énergie nucléaire, il faut l’analyser du début, sur la mine d’uranium à la fin, c’est-à-dire le retraitement, pour ce qui concerne la France. Ce qui est frappant, c’est qu’à chaque étape, il y a des rejets de CO2. Tout l’uranium brûlé dans les centrales françaises passe par la Comurhex de Malvesi, près de Narbonne, qui purifie l’uranium naturel pour en faire de l’UF4. Cette usine a rejeté en 2007, selon les propres chiffres d’Areva, 384 500 tonnes d’équivalent CO2 et d’oxydes nitriques, ce n’est pas rien.

Est-ce que les rejets de l’industrie nucléaire sont chiffrés et transparents ?
Posez la question à Areva. Il existe de nombreuses études qui démontrent qu’à force d’aller chercher un minerai de plus en plus pauvre en uranium, il faut de plus en plus d’énergie pour accéder à ce minerai. Le bilan énergétique et le bilan carbone de cette filière nucléaire est, et sera à l’avenir de plus en plus dégradé. Il serait très intéressant qu’Areva publie un bilan carbone de l’ensemble du cycle du combustible nucléaire. Il faut savoir que même l’usine de retraitement de La Hague, est une des industries qui rejettent le plus de gaz à effet de serre de la région nord-Cotentin, 80 000 tonnes de CO2 en 2007.

Qu’en est-il des centrales nucléaires elles-mêmes ?
Pour fabriquer une centrale nucléaire, il faut énormément de béton, ce qui produit évidemment des gaz à effet de serre. Une centrale nucléaire réchauffe directement l’environnement, puisque le rendement d’une centrale est d’environ 30%. Les 2/3 de l’énergie qui sort du combustible sont perdus localement sous forme d’échauffement de l’eau et de l’air. Par ailleurs, il y a une question qui n’est jamais traitée, sans que je sache pourquoi, c’est la question de la vapeur d’eau, qui est un gaz à effet de serre. Si on veut être scientifiquement juste, lorsqu’on parle du nucléaire, il faut que la filière nucléaire sorte un bilan carbone honnête et scientifique sur toutes ces étapes.

S’agissant des déchets, vous êtes également en désaccord avec les affirmations de la patronne d’Areva ?
Selon Anne Lauvergeon, le nucléaire ne produit que de toutes petites quantités de déchets. Il faut quand même rappeler que la mine d’uranium représente une première étape particulièrement polluante dans la production nucléaire. Cette extraction produit des quantités énormes de déchets radioactifs. On dénombre en France plus de 50 millions de tonnes de boues radioactives, résidus de l’extraction de l’uranium. On estime qu’il y en aurait plus de 35 millions de tonnes au Niger et 7,5 millions au Gabon. On ne peut pas appeler ça des petites quantités de déchets.

Comment se situe la Criirad par rapport à des organisations militantes comme Sortir du nucléaire ?
L’objectif de la Criirad, c’est que l’opinion publique ait accès à l’information la plus fiable possible sur la radioactivité en général. La Criirad est une commission de recherche qui se base sur des données scientifiques, sans se positionner pour ou contre le nucléaire. Notre rôle est d’apporter une expertise sur l’impact de la radioactivité, et de fournir aux citoyens comme aux décideurs politiques une information la pus honnête possible. Tout est parti du mensonge de Tchernobyl, au lendemain duquel un groupe de citoyens a estimé nécessaire de disposer de moyens de mesures et d’expertises indépendants.

Comprenez-vous la politique nucléaire française réaffirmée récemment par Nicolas Sarkozy ?
Il ne faut pas laisser croire que l’énergie nucléaire est propre. Après, que les gens décident en toute connaissance de cause, en considérant les avantages et les inconvénients de chaque source d’énergie, qui ont toutes leurs aspects négatifs, c’est leur responsabilité.

Les politiques disposent-ils d’une information transparente dans ce domaine ?
On voit bien l’étonnement de certains politiques comme Jean-Louis Borloo après la diffusion d’une émission d’Elise Lucet sur la France contaminée, dans Pièces à conviction. Pourtant, l’impact des anciennes mines d’uranium en France, révélé sur France 3, est un problème que nous dénonçons depuis 16 ans.
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volubilis69



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MessagePublié le: Jeu 21 Jan 2010, 14:05    Sujet du message: Rien que quelques arguments... Répondre en citant

Je ne peux m'empêcher de réagir à certaines phrases que j'ai lues plus haut, comme celle-ci :

"c’est tout le débat nucléaire qui se trouve revisité [...], des leçons tirées de l’expérience "

Je ne vois pas de quelle expérience on parle. Nous n'en avons toujours pas : pas de centrale proprement démentelée, pas de déchet géré durablement, juste de l'enfouissement en attendant que ça passe, après nous le déluge !

"Le débat est relancé et le public est plus que jamais amené à s’interroger : quels sont les véritables avantages de cette énergie, de plus en plus souvent présentée comme un indispensable recours"

Le débat est uniquement relancé par notre super agent commercial du nucléaire, je veux dire M Sarkozy qui est un excellent vendeur d'armes et/ou de nucléaire dans le monde.

Mais s'il faut voir un avantage au nucléaire, c'est que grâce au faible prix de vente de l'électricité en France*, nous pouvons encore PLUS consommer ! Merci Dieu de la consommation de nous fournir autant d'énergie à gaspiller !

* les prix actuels ne tiennent pas compte du coût du démentèlement et du "retraitement" des déchets . ça, c'est nos enfants qui le paieront. Il est pas beau le cadeau ?

Ben voilà, même quand on a pas tous les arguments d'expert, on a envie de s'exprimer sur un sujet aussi grave.
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Kristo



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MessagePublié le: Jeu 14 Mar 2013, 0:41    Sujet du message: Répondre en citant

Le vrai du faux
Batho dit-elle vrai sur l'empreinte carbone de l'énergie nucléaire ?

France Info le Mardi 12 Mars 2013

Invitée de France Info lundi matin, jour anniversaire de la catastrophe nucléaire de Fukushima, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie a vanté les mérites du nucléaire, "énergie décarbonée". Delphine Batho a par ailleurs affirmé que le renoncement de l'Allemagne au nucléaire avait fait "monter ses émissions de CO2". Vrai ou faux ?

Delphine Batho vante sur France Info les mérites du nucléaire, "énergie décarbonée"

Faux.

Car le nucléaire, ce ne sont pas que les centrales, c'est toute une filière : il faut extraire l'uranium, l'enrichir, le transporter, construire les centrales — et la fabrication du béton produit énormément de gaz carbonique.
Un ancien cadre de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Daniel Weisser, a compilé 103 études rédigées dans le monde entier, sur l'empreinte carbone des différentes énergies. En moyenne, chaque kilowatt/heure d'électricité nucléaire produit rejette 66 grammes de CO2 dans l'atmosphère. C'est beaucoup moins que les centrales à gaz naturel (près de 500 gr) ou les centrales à charbon (autour d'un kilo). Mais cela reste deux fois plus que l'énergie solaire (32 gr) ou les éoliennes offshore (9 gr).

Parler d'énergie "décarbonée" est donc un abus de langage, un greenwahsing entretenu par Delphine Batho mais initié par Nicolas Sarbozy en 2007. Si on ne "verdit" pas le nucléaire, on exportera moins facilement nos centrales atomiques. Et on n'atteindra pas notre objectif de 23 % d'énergies renouvelables à l'horizon 2020.

Autre phrase de Delphine Batho hier matin sur France Info :

Delphine Batho pointe du doigt la consommation allemande de charbon

Doublement Faux.

L'Allemagne respecte les engagements qu'elle a pris en matière de réduction des émissions de CO2. Elle a arrêté 8 de ses 17 réacteurs en 2011, tout en réduisant de 50 à 44 % la part du charbon dans son mix énergétique. Comment ? Grâce à des investissements massifs dans les énergies propres, à l'apport de la production d'électricité par les particuliers, mais surtout aux efforts consentis dans l'isolement des bâtiments et des maisons, réduisant ainsi les besoins énergétiques, et donc la pollution.
La hausse du charbon en Europe est surtout observée dans les pays en pleine transition énergétique : Pologne, Hongrie, République Tchèque. Mais aussi en Espagne (+ 65 %), en France (+ 50 % en un an) et au Royaume-Uni (+ 35 %). Pourquoi ? D'abord pour des raisons économiques : le prix du charbon s'effondre parce que les Etats-Unis, qui sont passés aux gaz de schiste, achètent de moins en moins de charbon.
Ensuite parce la tonne de CO2 produite n'est pas taxée suffisamment cher en Europe, ce qui n'encourage pas à réduire ses émissions de gaz à effet se serre.
Enfin, parce qu'une bonne partie du parc de centrales à charbon qui ne répond plus aux normes européennes va devoir fermer, les Etats cherchent donc à rentabiliser ces centrales au maximum avant de les démanteler.

Moralité : à trop regarder la paille dans l'œil de son voisin, on ne voit pas la poutre qu'on a dans le sien !



Extraits du rapport de rapport de synthèse de Daniel Weisser sur l'empreinte carbone des différentes énergies

A la suite de la diffusion de cette chronique, le cabinet de la ministre tient à apporter les précisions suivantes :

"La production d'énergie dans un réacteur nucléaire ne génère aucune émission directe de gaz à effet de serre. Elle est donc bien décarbonnée.
Les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté en Allemagne en 2012 de 1,6 %. Selon l'agence fédérale allemande de l'environnement (UBA), plus de charbon et de houille ont été brûlés pour produire de l'électricité et le gaz a été davantage utilisé pour le chauffage des habitations".

>>> Nous maintenons que présenter l'énergie nucléaire comme "décarbonée" est un abus de langage. Car il convient de prendre en compte l'intégralité de la filière nucléaire pour en établir le bilan carbone. Dans ce contexte, le kW/h nucléaire émet deux à sept fois plus de CO2 que le kW/h éolien offshore.

S'agissant des gaz à effet de serre émis par l'Allemagne, si la ministre voulait faire référence spécifiquement à l'année 2012, sortie de tout contexte général, il aurait fallu qu'elle le précise lors de son interview, ce qu'elle n'a pas fait.
Globalement, nous maintenons que l'Allemagne respecte, et même dépasse, les engagements qu'elle a pris lors de la signature des accords de Kyoto. Malgré ce très léger glissement en 2012, que nous concédons à madame Batho, la courbe reste très nettement en baisse. En 2010, l'Allemagne avait réduit, par rapport à 1990, de plus de 25 % ses émissions de gaz à effet de serre alors que ses engagements étaient de 21 % (source : agence de l'énergie allemande, équivalent de l'Ademe français)

Enfin, concernant la tendance générale des pouvoirs politiques à "verdir" l'énergie nucléaire, nous n'évoquons ici — car c'est le sujet de cette interview — que les gaz à effet de serre. Il ne faut pas oublier l'ensemble des éléments polluants utilisés par la filière nucléaire, et ce qu'elle laisse comme héritage aux générations futures : rappelons que de l'uranium usagé reste dangereux durant plusieurs centaines de milliers d'années.

http://www.franceinfo.fr/politique/le-vrai-du-faux/delphine-batho-dit-elle-vrai-sur-le-nucleaire-sans-empreinte-carbone-916799-2013-03-12
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MessagePublié le: Lun 20 Juil 2015, 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

Communiqué de presse commun du Réseau “Sortir du nucléaire" et des associations Alsace Nature, Comité de Sauvegarde de Fessenheim et de la Plaine du Rhin (CSFR), Stop Fessenheim et Stop Transports-Halte au Nucléaire - 20 juillet 2015

Greenwashing d'EDF à Fessenheim : le Jury de Déontologie Publicitaire donne raison aux associations
Non, le nucléaire n'est pas une énergie "100% sans émissions de CO2" !



Espérant cacher les problèmes récurrents à Fessenheim d’un coup de peinture verte, EDF diffuse depuis plusieurs années une infographie publicitaire vantant une production d’électricité alsacienne « 100% sans émission de CO2 ». Le Jury de Déontologie Publicitaire vient de souligner le caractère fallacieux de cette communication en reconnaissant comme partiellement fondée la plainte des associations Réseau "Sortir du nucléaire", Alsace Nature, CSFR, Stop Fessenheim et Stop Transports – Halte au Nucléaire. Cet avis arrive à point, alors qu’EDF, à l’approche de la COP21, cherche à faire passer le nucléaire comme une solution à la crise climatique.

Une publicité épinglée par le Jury de Déontologie Publicitaire

Dans cette publicité, EDF prétend que l’électricité produite en Alsace par la centrale de Fessenheim, les douze barrages le long du Rhin et le site de géothermie de Soultz-sous-Forêt serait « à 100% sans émissions CO2 ». Pour dénoncer ce greenwashing éhonté, le Réseau "Sortir du nucléaire", Alsace Nature, le CSFR, Stop Fessenheim et Stop Transports – Halte au Nucléaire ont porté plainte devant le Jury de Déontologie Publicitaire (JDP), instance composée de 9 membres nommés par l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP).

Cette plainte a été examinée en séance par le JDP le 3 juillet 2015. L’avocat d’EDF a tenté de défendre l’entreprise en prétendant qu’il ne s’agissait pas d’une publicité mais d’une simple communication à vocation socio-économique.

Le Jury ne s’est pas laissé duper et a reconnu comme partiellement fondée la plainte déposée par les 4 associations anti-nucléaires. En particulier, il a estimé que l’affirmation « 100% d’électricité produite sans émissions de CO2 » était beaucoup trop ambiguë. Il a notamment relevé que cette publicité était susceptible d’induire en erreur le public sur la réalité écologique des actions d’EDF, en méconnaissance du point 1/1 de la Recommandation "Développement durable" de l’ARPP, et qu’elle n’était également pas conforme à la disposition de cette Recommandation, selon laquelle "la publicité doit éviter, dans son discours, de minimiser les conséquences de la consommation de certains produits ou services susceptibles d’affecter l’environnement".

Un coup de peinture verte pour cacher les problèmes d’une filière dangereuse et polluante

Évoquer une électricité « 100% sans émissions de CO2 » est tout simplement mensonger : aucune activité industrielle n’est exempte de rejets de gaz à effet de serre. Surtout, en se focalisant sur la phase la moins émettrice, celle de l’exploitation de la centrale, EDF omet de comptabiliser les émissions non négligeables liées aux différentes étapes de la chaîne du combustible nucléaire (extraction de l’uranium, fabrication du combustible, opérations de traitement des déchets, etc.). Selon une synthèse de 103 études sur le contenu CO2 de l’électricité nucléaire, la valeur médiane du KWh s’établirait autour de 66g de CO2, avec des valeurs maximales atteignant 288 g de CO2/kWh [1].

Et à travers cette publicité, qui crée un amalgame malhonnête en mettant sur le même plan nucléaire et énergies renouvelables, ne s’agit-il pas aussi de faire oublier le risque permanent d’accident ? Les incidents à répétition passés sous silence, comme par exemple la fuite de plus de 100 mètres cube d’eau ? Le réchauffement des eaux du Rhin et les rejets chimiques et radioactifs dans le fleuve ?

Les associations souhaitent exploiter cet avis pour contraindre EDF à retirer sa publicité mensongère. Alors qu’EDF, 19ème plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, compte parmi les sponsors de la COP21, le Réseau “Sortir du nucléaire“ compte bien contrer sa campagne de greenwashing présentant à tort le nucléaire comme bon pour le climat !

Afin de lutter contre la désinformation, le Réseau "Sortir du nucléaire" publie également une infographie fournissant quelques chiffres peu connus sur le bilan environnemental peu glorieux de Fessenheim.

Consulter la décision du JDP
http://www.sortirdunucleaire.org/Greenwashing-Fessenheim?var_mode=calcul

Notes :

[1] Étude Valuing the greenhouse gas emissions from nuclear power : a critical survey, publiée par Benjamin K. Sovacool en 2008 dans la revue Energy Policies. https://www.nirs.org/climate/background/sovacool_nuclear_ghg.pdf

Contacts presse :

Juriste, Réseau "Sortir du nucléaire" - 07 62 58 01 23
Jean-Marie Brom, Stop Transports-Halte au Nucléaire - 06 08 98 79 40



Chargée de communication : 06 64 66 01 23

Retrouvez ce communiqué sur notre site : http://www.sortirdunucleaire.org/Greenwashing-d-EDF-a-Fessenheim-le-Jury-de
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MessagePublié le: Lun 12 Mar 2018, 0:00    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a une opération d'écoblanchiment scandaleuse, que j'ai vue aujourd'hui dans le poste à l'insu de mon plein gré, et qui m'a révoltée. C'est la dernière pub d'EDF, qui commence avec des personnages volants au style entre Harry Potter et Avatar, survolant des champs d'éoliennes, des panneaux solaires, un barrage hydroélectrique, et (plus rapidement) une centrale nucléaire, et qui finit par le slogan marqué en gros "Une électricité à 97% sans CO2".

Publicité mensongère comme d'habitude ! L'électricité d'EDF est principalement nucléaire et elle n'est pas sans CO2, EDF oublie d'inclure tout le cycle de production (toutes les émissions liées à l'extraction d'uranium, fabrication du combustible, des centrales, démantèlement, gestion des déchets...)

Depuis que les assos sont montées au créneau à propos de cette campagne d'EDF, la pub affiche un astérisque et en tout petit, un texte défilant en bas, disant que c'est "hors du cycle de vie des moyens de production et des combustibles"... Pas mal, hein ?

Ils se sont même faits allumer par le JDP, de l'ARPP, ex BVP, association de publicitaires (saisie par le réseau Sortir du nucléaire) !

EDF épinglé par le jury de déontologie de la publicité

EDF en flagrant délit de greenwashing

Nouvelle publicité EDF : l’industrie nucléaire continue ses mensonges et se réfugie dans la réalité virtuelle

Greenwashing virtuel pour la dernière campagne pub EDF


Le contenu en CO2 du nucléaire a d’ailleurs fait l’objet d’une méta-étude, qui débouche sur un chiffre de 66g de CO2 par KWh.

C'est beaucoup plus que ce qu'on pensait jusqu'à présent, et 11 fois plus que ce qu'EDF admettait il y a quelques années... où l'on calculait déjà qu'une centrale à gaz en cogénération, à équivalence d'énergie produite et en prenant en compte le cycle complet, ne produit pas plus de CO2 qu'une centrale nucléaire.

Rappelons aussi qu'en moins de 2 ans, un panneau solaire délivre autant d’énergie qu’il en a été nécessaire pour le produire.
Et la durée de vie des panneaux est supérieure à 20 ans. Autrement dit avec l’énergie produite par un panneau (par ailleurs recyclable), on peut en obtenir plus de 10.
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MessagePublié le: Mar 27 Nov 2018, 23:05    Sujet du message: Oui, le nucléaire émet bien du CO2 Répondre en citant

Oui, le nucléaire émet bien du CO2

https://www.terraeco.net/Oui-le-nucleaire-emet-bien-du-CO2,16535.html

Certes, les gaz à effet de serre ne s'échappent pas des cheminées des centrales. Mais le nucléaire relâche néanmoins du CO2. Lors de l'extraction de l'uranium ou du démantèlement d'une centrale par exemple.

Une centrale nucléaire ne génère pas directement d’émissions de CO2. Ainsi, certains secteurs plaident en faveur du recours à ce type d’énergie pour lutter contre le changement climatique. Cependant, cette technologie n’est pas non plus exempte d’émissions de gaz à effet de serre, comme on l’entend souvent dire : elle émet évidemment du CO2, de manière indirecte. Comme nous l’avons déjà vu sur Eco Lab (le blog de l’auteur de cet article, Ndlr) avec un aérogénérateur ou un panneau photovoltaïque, pour mesurer de manière rigoureuse l’impact de n’importe quelle installation, il faut considérer le cycle de vie dans son ensemble : extraction des matières premières, construction de la centrale, gestion des déchets produits… C’est là que le CO2 est émis. Bien entendu, l’impact environnemental d’une centrale ne doit pas être réduit aux seules émissions de gaz à effet de serre (mesurées en tonnes d’équivalent carbone). Ses répercussions sur l’environnement sont bien plus larges. Mais la question du CO2 est déjà tellement complexe qu’elle requiert une analyse à part.

Combien de CO2 émet une centrale nucléaire tout au long de son cycle de vie ?
Paradoxalement, si cette question demeure si complexe, c’est à cause du grand nombre d’études qui ont cherché à lui apporter une réponse. En effet, leurs résultats sont généralement très divers. D’un côté, l’industrie nucléaire défend l’idée que cette technologie a une empreinte carbone aussi faible que des éoliennes (autour de 5-15 grammes de CO2 par kWh produit). Mais quelques travaux trouvent des valeurs beaucoup plus élevées, bien supérieures à l’empreinte de n’importe quelle énergie renouvelable (y compris l’énergie photovoltaïque).

A qui se fier ?
Un chercheur de l’université nationale de Singapour, Benjamin Sovacool, s’est attaché à identifier les études les plus à jour et les plus transparentes. Publiée en 2008 dans la revue « Energy Policy », son étude a compilé 103 analyses de cycle de vie portant sur les émissions des centrales nucléaires. Pour faire son étude, le chercheur a écarté les centrales les plus anciennes (antérieures à 1997), celles peu accessibles et celles qui suivaient une méthodologie impossible à comparer avec le reste du panel, ou qui généraient des doutes. Au final, il a conservé 19 études exploitables [1], avec une fourchette de résultats assez large : entre 1,4 et 288 grammes de CO2/kWh. A partir de tous ces travaux, le chercheur de Singapour a estimé l’empreinte carbone moyenne d’une centrale nucléaire à 66g de CO2/kWh, soit une empreinte supérieure à celle des énergies renouvelables, mais bien inférieure à celle du gaz ou du charbon. « Ces 66 g de CO2/kWh sont une moyenne, mais de nombreuses centrales, notamment en Asie, obtiennent de plus mauvais résultats, proches des émissions d’une centrale électrique au gaz », assure le chercheur. Il impute cela à la faible qualité du minerai d’uranium, utilisé comme combustible dans ces centrales.
Pour connaître réellement les émissions d’un réacteur nucléaire, il faudrait mener une étude au cas par cas, pays par pays. Contrairement à ce qu’assure le Forum de l’industrie nucléaire, des études de ce type n’ont jamais été réalisées en Espagne (le pays de l’auteur de cet article, Ndlr). Cela impliquerait, pour une centrale espagnole, d’analyser les émissions de gaz à effet de serre générées à toutes les étapes : depuis l’extraction de l’uranium et l’élaboration du combustible nucléaire, jusqu’à l’enfouissement des déchets radioactifs, en passant par la construction de la centrale, son fonctionnement pendant presque 40 années et son démantèlement en fin de vie.

Le pire c’est la centrale ?
On estime que pour construire un réacteur nucléaire type à eau pressurisée (PWR) et de 1 000 MW de puissance, il faut quelque 170 000 tonnes de béton, quelque 32 000 tonnes d’acier, 1 363 tonnes de cuivre et 205 464 tonnes d’autres matériaux dont quelques-uns requièrent beaucoup d’énergie. Il s’agit d’installations très robustes et complexes. Cependant, d’après les valeurs moyennes des 19 études sélectionnées par Sovacool, cette phase de construction serait la moins émettrice en CO2 de toute la vie du réacteur. Les étapes les plus émettrices seraient la fabrication du combustible nucléaire, puis le démantèlement de la centrale suivi de la gestion des déchets radioactifs calculée pour une période de 100 ans jusqu’à leur enfouissement, qui est supposé durer beaucoup plus longtemps.
Dans le cas de l’Espagne, comme l’indique le Forum nucléaire, l’uranium utilisé par les centrales provient exclusivement de mines étrangères, principalement de Russie (45%), d’Australie (22%), du Niger (20%), du Kazakhstan (6%), du Canada (5%)… Le processus, qui consiste à transformer ce minerai en barres qui sont ensuite introduites dans le réacteur nucléaire, est beaucoup plus laborieux qu’une simple extraction. L’isotope utilisé pour la fission de l’uranium dans les réacteurs nucléaires est le U-235, qui se trouve en très faibles concentrations dans la nature. C’est pour cela que le minerai d’uranium doit être enrichi.

Le périple de l’uranium
Notre voyage se poursuit donc dans le sud-est de la France, jusqu’à la centrale d’Eurodif, où après avoir transformé le concentré d’uranium U308 en gaz UF6, on procède à son enrichissement afin d’augmenter la proportion d’isotope 235. Comme l’explique l’entreprise espagnole Enusa Industrias Avanzadas, il faut ensuite faire repasser l’uranium de l’état gazeux à solide ce qui est en général réalisé par la centrale britannique Springfield Fuels Limited (SFL). De-là, on l’envoie à l’usine Enusa à Juzbado (province de Salamanque), où il est transformé en petites pastilles. Celles-ci sont introduites dans les barres qui composent les éléments du combustible nucléaire qui servira à approvisionner chaque centrale tous les 12, 18 et 24 mois.
Si l’on espère que les centrales nucléaires plus modernes utiliseront à meilleur escient l’uranium disponible, certains craignent que les émissions associées à l’énergie nucléaire n’augmentent proportionnellement à l’énergie requise pour extraire un minerai de qualité. « J’ai conscience qu’à l’avenir l’empreinte carbone de l’énergie nucléaire augmentera à cause du minerai d’uranium, de la vétusté des centrales – dont la moyenne d’âge est déjà de 25 ans - et des besoins en énergie pour la gestion et le stockage des déchets », commente Sovacool.
Une autre étude encore plus récente, menée par des chercheurs belges et publiée dans la revue « Energy Policy » en 2009, compare trois travaux portant sur les émissions de CO2 des centrales nucléaires : une étude belge menée entre 1998 et 2000, qui chiffre les émissions à 7,72 g de CO2/kWh ; une autre émanant du gouvernement australien et datant de 2006, qui obtient 57,69 grammes ; une troisième enfin commandé par le Groupe Vert du Parlement européen en 2005, dont les calculs dépassent les 117 grammes. Ces travaux ont été choisis car ils sont représentatifs de ce que l’on peut trouver dans la littérature scientifique. Et de nouveau, ils donnent une valeur moyenne similaire à celle estimée par Sovacool. Après les avoir tous passés en revue, le chercheur belge Jef Beerten, de l’université de Louvin, a identifié des différences dans la méthodologie employée, les suppositions et les estimations, qui influenceraient de manière significative les résultats.

Cet article a été initialement publié sur le blog EcoLab de Clemente Alvarez hébergé par le site du quotidien espagnol El País.
Traduit par Anne-Sophie Dureigne, Nathalie Kummer et Emilie Pommier, lectrices responsables de Terra eco ayant répondu positivement – et nous les en remercions – à notre appel.
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