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La suite de la crise financière mondiale : aïe
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Kristo



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MessagePublié le: Sam 30 Juil 2011, 20:46    Sujet du message: Répondre en citant

Visualiser la dette américaine :

Il n'est pas toujours évident de visualiser les sommes astronomiques en jeu...

C'est chose faite grâce à ce SITE.

(merci à Lawrens de m'avoir fourni ce lien)

et à voir absolument, le petit film de Paul Grignon sur la dette et la création artificielle de la monnaie : l'Argent dette.
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MessagePublié le: Lun 22 Aoû 2011, 9:58    Sujet du message: Répondre en citant

Émeutes en Grande-Bretagne : casseurs et traders, même combat

ÉCONOMIE. A Londres, le Premier ministre Cameron a fustigé la décadence amorale des pilleurs. Mais a-t-il noté que s'il y a quelque chose qui s'est depuis toujours affranchi de la morale, c'est bien le système financier actuel ?

Face aux casseurs des villes britanniques, le Premier ministre britannique David Cameron a évoqué le mal profond d’une absence d’éducation centrée sur la distinction du bien et du mal.



"Certains enfants, s’est-il exclamé la semaine dernière dans son discours aux Communes, grandissent en ignorant la différence entre le bien et le mal. Cela n'a rien à voir avec la pauvreté. C'est une question de mode de vie. Un mode de vie qui exalte la violence, qui ne manifeste aucun respect envers l'autorité, et qui sait tout de ses droits mais rien de ses responsabilités."

Dans la finance, on ne s'embarrasse pas de morale

Mais d’où vient cette indistinction, sinon du modèle économique dominant lui-même ? En quoi les motivations du trader, ou de ses collègues et complices au sein du système financier, diffèrent-elles fondamentalement de celles du casseur ? A quel moment un jugement moral intervient-il dans ses ordres d’achat ou de vente ?

L’éthique de conviction n’existe pas sur les marchés. L’éthique de responsabilité encore moins. Que telle notation, que telle opération boursière, que tel plan de licenciement pour des motifs de rentabilité, ait pour conséquence le fait de mettre des dizaines, parfois des centaines de milliers d’êtres humains en situation de détresse sociale ou de mettre en cause des équilibres écologiques vitaux, n’a strictement pas de sens dans cet univers. La théorie ultime du monde de la finance est même fondée sur l’inversion du rapport à la morale.

Avant même Adam Smith, l’un de ses principaux inspirateurs, Bernard de Mandeville, dans La fable des abeilles, en avait énoncé la justification suprême : les vices privés forment la fortune publique. C’est au nom du dogme de l’autorégulation de marchés affranchis de toute règle, non seulement politique mais aussi éthique, que l’on en arrive à ce degré de dislocation sociale et de dissolution morale.

Comme toujours, les plus lucides sont ceux qui ont été au cœur du système. Les livres les plus cinglants sur la finance sont écrits par d’anciens traders. Il faut relire Le casse du siècle de Michael Lewis, et cette phrase terrible qu'il confie dans une interview à La Tribune le 1er octobre 2010 : "A vivre hallucinés dans un mirage, les financiers ont cru à leurs propres histoires. Et nous avons laissé carte blanche à des gens à qui vous n’auriez même pas confié votre chien !"

Et, remarque plus grave encore sur l’irresponsabilité des politiques qui ont couvert par leurs lois ce mécanisme infernal : "Ils n’ont pas violé la loi. Tout était parfaitement légal et c’est là le vrai scandale. Nous leur avons donné la permission de faire sauter la planète..."

Continuer jusqu'à l'explosion du système ?

Voilà, nous y sommes. Un rapport cité par Le Monde du 27 février 2009 évoque le risque d’une phase de "dislocation géopolitique mondiale", pouvant conduire à un "sauve-qui-peut généralisé" dans les pays frappés par la crise. Cette débandade se conclurait, selon ce rapport, par des logiques d'affrontements, voire des semi-guerres civiles. "Si votre pays ou région est une zone où circulent massivement des armes à feu (parmi les grands pays, seuls les États-Unis sont dans ce cas), indique le Laboratoire d'Expérimentation d'Anticipation Politique (LEAP), alors le meilleur moyen de faire face à la dislocation est de quitter votre région, si cela est possible."

Tel est le vrai danger. Que signifie l’obsession permanente, qui guide nos politiques, de rassurer les marchés financiers ? Que faudrait-il donc faire à terme pour les rassurer ces pauvres marchés si stressés ? Ces marchés dont le Wall Street Journal reconnaissait lui-même dans un éditorial qu’ils ne connaissaient que deux sentiments : l’euphorie ou la panique ? Ceux dont Alan Greenspan, l’ancien patron de la FED expert dans le rôle de pompier-pyromane, évoquait "l’exubérance irrationnelle" ?

Comment rassurer des malades de l’économie casino, des toxicomanes du jeu capables de gober n’importe quelle rumeur, susceptibles d'être en permanence dans ce que les psychologues nomment l’injonction contradictoire ou paradoxale. Les marchés réclament-ils de l’austérité parce qu’ils ont peur des dettes ou des déficits trop importants ?

Les politiques caniches décrètent donc l’austérité et sa conséquence inéluctable, la récession, surtout si l’on ne veut pas toucher aux grandes fortunes. Et là, patatras, les marchés ont aussi peur de la récession et replongent, quelques heures d’euphorie après les annonces austères. Nous sommes plus dans un univers d’émotions mimétiques et de croyances dogmatiques que d’anticipations rationnelles. C’est exactement ce que Paul Krugman, prix Nobel d’économie, avait comparé aux sacrifices humains des mayas qui espéraient par là apaiser la colère divine.

Ce qui est en jeu n’est rien moins que les deux valeurs cardinales sur laquelle l’Europe s’est reconstruite : la paix et la démocratie. Ce sont ces deux valeurs qui seront à terme menacées par la logique infernale de l’économie financière si un sursaut civique ne s’organise pas à temps.

Le casseur et le trader sont les deux faces d’une même médaille. Si l’on veut éviter les nuisances du premier, il faut arrêter de se prosterner devant le second.

Nouvel Obs du 18 aout 2011
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MessagePublié le: Jeu 01 Sep 2011, 10:24    Sujet du message: Répondre en citant

La crise des ânes

Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village.
Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village.

Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent

Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés.

Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.

Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.
Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes.

Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.

Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés.

Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants.

Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois. Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ? Que ferez-vous ?

Si cette histoire vous en rappelle une autre, retrouvons-nous tous sur la place du village

Samedi 15 octobre 2011
(Journée internationale des indignés)


...faites déjà passer cette histoire à votre voisin...
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MessagePublié le: Ven 21 Oct 2011, 14:58    Sujet du message: Répondre en citant

Craintes d'un effondrement économique de la Chine

Source (16 octobre 2011) et autre source

Des déséquilibres croissants de l'économie chinoise ont généré des craintes parmi les analystes internationaux que le capitalisme mondial ne soit sur le point d'être frappé par un nouveau choc.



Un indicateur manifeste de l'inquiétude mondiale sur un effondrement chinois est l'augmentation de la valeur absolue des CDS [Credit Default Swaps - Couvertures de défaillance] – des assurances contre le fait que l'Etat ne pourrait pas rembourser ses dettes.

Elles représentent maintenant 8,3 milliards de dollars – le 10e total le plus élevé du monde, devant le Portugal et Bank of America.

Il y a tout juste deux ans, le total des CDS pour la Chine n'était que de 1,6 milliards de dollars et était à la 227e place mondiale.

Un éditorial de Bloomberg News du 3 octobre intitulé, « La chute de la Chine et non sa montée constitue la vraie menace mondiale, » résumait ce sentiment. Il prévenait que l'expansion de la Chine, s'appuyant sur « le travail bon marché, la monnaie sous-évaluée, les investissements importants dans l'industrie et la concentration sur les exportations, » avait atteint ses limites, avec « des conséquences à long terme pour les États-Unis et l'Europe, toutes deux étant de plus en plus dépendantes de la Chine. »

L'éditorial faisait la liste des tensions auxquelles l'économie chinoise est confrontée. En premier, « les coûts du travail remontent » les jeunes ouvriers de l'industrie demandent maintenant un niveau de vie et des salaires supérieurs, ce qui remet en question le rôle de plus grande plateforme de travail à bas coût du monde que la Chine s'était donné.

Deuxièmement, les mesures de sauvetage économique prises à partir de 2008 ont libéré des milliers de milliards de dollars de crédits accordés à des taux très bas par les banques publiques, ce qui « a entraîné un surinvestissement et poussé à la hausse les prix de l'immobilier, jusqu'à des niveaux que de nombreuses familles ne peuvent atteindre, ce qui ajoute aux tensions sociales et risque d'entraîner un fiasco. »

La réponse conventionnelle des économistes et politiciens occidentaux face à la crise chinoise qui se développe est d'appeler à un « rééquilibrage » de l'économie chinoise : puisque l'investissement en capital fixe [moyens de production et immeubles, ndt] a atteint le niveau grotesque et insoutenable à long terme de près de la moitié du PIB du pays, la consommation nationale doit être augmentée pour absorber la production de la vaste surcapacité industrielle chinoise, pour compenser les exportations en déclin.

En réalité, la Chine n'a pas beaucoup de marge de manœuvre pour augmenter sa consommation nationale. Au cours des deux dernières années, les augmentations de salaires limitées qui ont suivi une vague de grèves ont résulté en une érosion rapide de la part de marché chinoise, les entreprises ayant déplacé leur production vers des plateformes concurrentes moins chères comme le Vietnam et l'Inde.

Bloomberg a noté que le développement de la consommation était « délicat » : les consommateurs ont également besoin d'une monnaie forte pour soutenir leur pouvoir d'achat, donc les exportateurs vont perdre une partie de leurs avantages face à la concurrence.

Les épargnants ont besoin de taux d'intérêts assez hauts sur leurs placements pour garantir leur retraite, donc les banques et les entreprises verront le coût de leurs emprunts augmenter. »

Il poursuivait : « En conséquence, de grands pans de l'industrie chinoise peuvent devenir non-rentables. De mauvais prêts pourraient forcer le gouvernement à intervenir et recapitaliser les banques. L'investissement en capital fixe, qui représente 46 pour cent de l'économie, contre seulement 12 pour cent aux États-Unis, pourrait chuter fortement, ce qui saperait la croissance de l'emploi dont le pays a besoin pour soutenir sa consommation.

En bref, le modèle chinois orienté à l'exportation pourrait s'effondrer avant que les consommateurs ne soient en mesure de prendre le relais. Dans ce genre de crise, le poids économique de la Chine deviendrait un problème. »

L'effet serait particulièrement grave sur les économies fondées sur les matières premières comme celle de l'Australie, dont les exportations de minéraux et autres matières premières vers la Chine ont explosé ces dernières années.

Exprimant les inquiétudes du monde des affaires australien, David Potts a écrit dans le Sydney Morning Herald lundi : « Notre dépendance par rapport à la Chine est indiscutable et, d'ailleurs, [le ministre du budget australien] Wayne Swan devrait partager son prix du meilleur ministre du budget avec son homologue chinois qui a investi dans son économie plus qu'il ne l'a jamais fait pour éviter la récession. » Il a noté que dans la crise mondiale de 2008, le plan de sauvetage chinois avait fait monter la demande de marchandises, protégeant ainsi l'économie australienne et lui évitant la récession. Cette fois-ci, la Chine ne pourra pas sauver l'Australie, a prévenu Potts.

Le « souci » pour l'Australie, a-t-il relevé, n'est pas seulement que la Chine ralentit, mais qu'elle ne peut plus s'appuyer sur les exportations et l'investissement dans les usines, les équipements et les infrastructures pour croître – tout cela consommait d'énormes quantités d'acier, ce qui stimulait les importations de minerais de fer, de nickel et de charbon à coke en provenance d'Australie.

De plus, une « bulle encore plus grande que celle des prix des marchandises, » selon Potts, tient aux réserves de bonds du trésor américain détenus en Chine. Il a ajouté, « Sans le vouloir, elle [la Chine] est victime de sa propre politique qui consiste à maintenir un taux de change très bas avec le dollar américain » pour maintenir sa compétitivité à l'exportation. Maintenant, Pékin ne pourrait plus revendre son stock massif de plus de 1000 milliards de bonds du trésor américain.

« Les ayant achetés, elle est prise au piège, si elle cherche à les vendre, cela mettra à terre le système financier mondial, » a-t-il expliqué. Potts a relevé que les 3000 milliards de dollars en monnaies étrangères détenus par la Chine ne signifient pas qu'elle était « sans dettes. » Si le niveau d'endettement officiel n'est que de 27 pour cent du PIB, « les économistes soupçonnent qu'il pourrait se monter à 90 pour cent en réalité, une grande part ayant été administrée par les communes utilisant des terrains comme garanties, ce qui n'apparaît pas dans les comptes officiels. Comme on peut s'y attendre, quand un conseil municipal reçoit carte blanche, un grand nombre de prêts ont été gâchés dans des projets sans intérêt économique. »

Il n"y a pas si longtemps, les analystes comme Potts parlaient de l'éclatement d'une « crise des subprimes » à la chinoise due aux municipalités lourdement endettées qui ne pouvaient pas rembourser leurs emprunts. Maintenant, ce risque des mauvais prêts s'est subitement propagé aux entreprises de petite et moyenne taille ayant reçues beaucoup d'investissements.

Alors même que Pékin proclamait son succès face à la montée des prix, sa politique de restreindre le crédit a forcé des petites et moyennes entreprises à se tourner vers des prêteurs "non-officiels" qui pratiquent des taux d'intérêts allant jusqu'à 180 pour cent. Le point où cette dernière crise se focalise est Wenzhou [1 million d'habitants au Sud de Shanghai, ndt] – qui fut par le passé le modèle de l'expansion chinoise orientée à l'export.

Depuis avril, plus de 90 entreprises ont fermé, les propriétaires s'enfuyant simplement ou se suicidant, et les travailleurs protestant contre les salaires non versés. Les troubles ont poussé le Premier ministre Wen Jiabao à visiter la ville cette semaine et à ordonner à la police de s'en prendre durement aux requins de la finance parallèle. Les commentateurs ont prévenu que ces fermetures n'étaient que la partie émergée de l'iceberg. Le marché parallèle des prêts a commencé à faire parler de lui l'an dernier avec un capital total estimé à 2500 milliards de yuans (391 millions de dollars). Près de la moitié de ces prêts étaient des prêts accordés par des institutions publiques à but commercial qui re-prêtent les prêts qu'elles obtiennent à des taux usuraires, et le reste était du capital privé.

Il y a des problèmes économiques encore plus profonds. Étant donné le rendement en baisse de l'industrie, de nombreux groupes utilisent leurs propres entreprises comme garanties pour emprunter aux sources parallèles, puis dans certains cas, elles re-prêtent à des taux plus élevés ou se lancent dans la spéculation immobilière. Comme l'a dit l'économiste en chef de la Société générale en Asie, Yao Wei, le fait que ces petites et moyennes entreprises « soient prêtent à emprunter de l'argent à des taux si élevés montre qu'elles sont soit en manque total de liquidités, soit qu'elles sont impliquées dans la spéculation, parce qu'aucune activité économique réelle ne peut générer un retour sur investissement assez élevé pour leur permettre de rembourser. »

Le centre industriel de Wenzhou est devenu une économie « factice » spéculative, d'après un article du Shanghai Morning Post de mardi. En 2001, par exemple, il y avait 4000 entreprises à Wenzhou qui produisaient des briquets – 80 pour cent de la production mondiale. Dix ans plus tard, il n'en reste que 100. Les capitaux ont été réinvestis dans la spéculation immobilière. Un homme d'affaires gardant l'anonymat a déclaré au journal que son usine de 1000 employés faisait moins d'un million de yuans [117 000 euros] de profit par an avec du « vrai travail, » pendant que sa femme avait investi dans seulement 10 propriétés à Shanghai et gagné 30 millions de yuans en huit ans. Avec la chute des prix de l'immobilier et des commandes à l'export en raison de la dépression économique globale, les garanties engagées par les PME pour leurs prêts vont également voir leur valeur baisser, ce qui va entraîner de nombreuses faillites et pertes d'emplois.

Loin de pointer une quelconque solution, l'éditorial de Bloomberg admet que « Il y a peu de choses que les dirigeants du monde développé peuvent faire pour influencer le sort de la Chine. » Il a continué : « Il vaut mieux pour les États-Unis et l'Europe qu'ils se concentrent sur la limitation de leur propre vulnérabilité : plus ils conserveront une croissance à peine au-dessus de zéro, et plus ils risquent de tomber en récession en cas de choc soudain – comme une crise chinoise. »

Ce commentaire souligne le fait qu'au lieu d'être capable de sauver le capitalisme mondial, la Chine elle-même devient rapidement une source majeure d'instabilité économique, alimentant la crise globale qui se creuse.
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MessagePublié le: Mer 02 Nov 2011, 15:29    Sujet du message: Répondre en citant

La dette publique expliquée en quelques minutes

http://youtu.be/WeQBdKiUsW0
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MessagePublié le: Lun 02 Juil 2012, 22:49    Sujet du message: Répondre en citant

Pompidou et Giscard ont-ils instrumentalisé l'enrichissement des banques?

Marianne 2 - Lundi 9 Janvier 2012

La loi Pompidou-Giscard de 1973 est-elle est une « loi Rothschild » ? A-t-elle été mise en place pour favoriser les banques au détriment de l'Etat ? Roland Hureaux retourne aux sources de la loi. Analyse et mise en contexte pour mieux comprendre son influence sur le présent.



Même si la loi n°73-7 du 3 janvier 1973, interdisant à l’Etat d’emprunter à taux zéro à la Banque de France, a sa part de responsabilité dans l’explosion récente des déficits publics, il est sans doute exagéré d’y voir l’effet d’un obscur complot bancaire tendant à permettre aux banques de s’enrichir sur le dos de l’Etat, à fortiori de parler de « loi Rothschild ».

Je ne suis pas dans tous les secrets de ceux qui ont concocté ce texte mais je me souviens de ce qu’en disait André de Lattre, alors gouverneur de la Banque de France, dans son cours de politique économique à Sciences Po, le plus suivi de tous car il permettait de se tenir au courant des dernières tendances de l’actualité.

Rappelons-nous d’abord que cette loi, comme beaucoup de mauvaises lois, par exemple la loi organique sur les lois des finances, dite LOLF, du 1er août 2001, ne fut pas contestée par l’opposition. S’il n’y eut pas de débat, c’est que son contenu passait pour évident tant il était dans l’air du temps.

Il n’était pas non plus prévu qu’elle profitât aux banques puisqu’elle devait accompagner la fin des déficits publics et donc des emprunts d’Etat de quelque nature qu’ils soient. La mode était déjà à la « règle d’or » : la reconstruction étant terminée, le retour à la vertu s’imposait. Et de fait, au cours des années 70, le déficit public demeura modéré. S’il réapparut peu de temps après, en 1974, ce ne fut pas à cause de la loi, mais du premier choc pétrolier. En outre les grandes banques de dépôt étaient nationalisées ; si on y ajoute le secteur coopératif (Crédit agricole, banques populaires etc.), le secteur bancaire privé ne pesait pas alors autant qu’aujourd’hui. Dans les années 80, la dette publique enfla mais alors, c’est tout le secteur bancaire qui était nationalisé. Il n’était donc pas question d’exploiter l’Etat.

C’est seulement à partir des années 90 que le problème se posa réellement car elles virent à la fois la privatisation de tout le système bancaire et l’expansion des déficits publics.

Pourquoi la décision de 1973 a-t-elle paru évidente aux gouvernants d’alors ? Pour des raisons idéologiques. Il se répétait depuis des années dans les cours d’économie de la rue Saint-Guillaume que le système français de contrôle du crédit, fondé sur le réescompte des effets de commerce à la Banque de France, l’Etat fixant le taux d’escompte, était archaïque. Le modèle révéré par tous était l’ « open market » pratiqué aux Etats-Unis : dans ce système, la régulation monétaire se faisait par achat et vente d’effets publics aux banques. Le grand manuel d’économie de Paul Samuelson, traduit de l’anglais, n’en connaissait pas d’autre. La Federal reserve bank (« Fed ») en vendait des bons du Trésor si le gouvernement voulait réduire la masse monétaire, en achetait s’il voulait la gonfler. Les années qui avaient précédé la réforme de 1973 avaient vu la progressive « modernisation » du système français, passant du taux d’escompte au taux de réserves obligatoires ( et s’il y avait surchauffe, à l’encadrement du crédit) ; la transposition complète du système américain effectuée en 1973 ne fut que l’aboutissement d’une évolution.

Le paradoxe est qu’aujourd’hui la situation est inversée : la Banque fédérale américaine prête directement au Trésor alors que cette pratique est interdite dans le traité de Maastricht, même si, en violation du traité, on s’est mis à le faire pour sauver l’euro.

Mais le vieux fantasme selon lequel ce qui se fait en Amérique est a priori plus moderne, qui inspire tant de nos réformes, jouait déjà à plein.

L’autre argument était que, pour assurer le respect de l’équilibre budgétaire, il fallait ôter à l’Etat la facilité que constituaient les avances à taux zéro de la Banque de France. S’il ne pouvait plus faire marcher la planche à billets, l’Etat deviendrait raisonnable. On sait aujourd’hui ce que vaut cet argument : le verrouillage de la planche à billets n’a pas, au cours des vingt dernières années, empêché les déficits d’exploser en France comme partout en Europe. La loi de 1973 instaurait donc une fausse sécurité.

Un dernier argument, moins explicite mais plus pernicieux sur le plan idéologique : l’Etat ne devait plus être un acteur privilégié du jeu économique mais un emprunteur comme les autres : il fallait que, comme tout le monde, s’il avait besoin d’argent, il aille voir un banquier. Le prestige de l’Etat gaulliste était encore là, on n’en était pas encore aux dérèglements actuels, marqués par une volonté systématique d’abaisser l’Etat, mais cette tendance néanmoins s’esquissait. L’Etat régalien, disait-on, devait perdre peu à peu ses privilèges d’un autre âge, y compris le droit immémorial de battre monnaie dont il avait tant abusé.

Que les conséquences de cette loi, en particulier l’accumulation des considérables déficits actuels, aient été catastrophiques, que le système bancaire ait, dans la dernière période, tiré un avantage exorbitant de cette situation, sans doute, qu’il faille abroger cette loi, certainement, mais n’imaginons pas, derrière, un sombre complot . Comme très souvent, les mauvaises décisions apparaissent, sur le moment, tellement évidentes qu’elles ne sont même pas matière à débat.
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