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Répression et criminalisation du militantisme

 
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Kristo



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MessagePublié le: Sam 30 Oct 2010, 2:30    Sujet du message: Répression et criminalisation du militantisme Répondre en citant

Edifiant !!!


DUNKERQUE Un militant du syndicat SUD mis en garde à vue vendredi

Christian Muys dénonce la « criminalisation » du militantisme


Le Phare dunkerquois mercredi 27.10.2010

La police lui reproche d'avoir forcé un barrage avec sa voiture pour rejoindre le mouvement de grogne devant Ascométal vendredi. Christian Muys, militant bien connu sur le Dunkerquois, s'en défend, parle de malentendu et de réaction musclée.

Refroidi par sa mésaventure du 22 octobre, ou il a été collé en garde à vue alors qu'il cherchait à rejoindre le local syndical d'Ascométal où se tenait une assemblée intersyndicale contre la réforme des retraites, Christian Muys assure : « Je reste en grève, mais je ne fais plus de manif.
Je ne suis pas un provocateur. Je reste chez moi pour éviter un éventuel harcèlement policier. Après ce qui m'est arrivé, je m'interroge sur les méthodes policières. C'est une réaction inhumaine. Il y a une volonté de criminaliser le militantisme. » Un mauvais rêve pour le militant associatif (MNLE), politique (NPA) et syndical (SUD) ? Hélas non, pour Christian Muys qui a bel et bien en poche une convocation pour le commissariat en date du 28 octobre à 14h00. « Certainement pour me signifier la décision du procureur. » Retour au 22 octobre. Vers 14 heures, Christian Muys et sa Mégane bariolée d'autocollants trahissant, entre autres, son appartenance au syndicat SUD, est stoppé par un barrage de police. L'intéressé raconte : « Je me rendais au rassemblement de l'intersyndicale à Leffrinckoucke devant l'usine Ascometal-Valdunes. La police barrait l'entrée de la rue et déviait les véhicules vers la Belgique.

Je me suis avancé pour m'arrêter devant leur véhicule et dire au policier que j'allais rejoindre la "manif", et croyant qu'il allait me laisser passer, j'ai mis la 1re vitesse et commencé à embrayer. Un policier s'est avancé devant l'auto et a posé ses mains sur le capot pour m'arrêter. J'ai aussitôt débrayé et freiné et mis au point mort. Ceci n'a duré que quelques secondes mais aussitôt le policier a ouvert ma porte. M'a saisi par le "colback" et m'a ordonné d'arrêter mon moteur. Il m'a sorti du véhicule en coinçant mon bras dans la ceinture de sécurité. Après l'avoir dégagé, il me le tordit dans le dos et me colla contre la voiture avant de me passer les menottes. Là, il m'a dit que j'aurais dû me garer sur le parking et y aller à pieds !

Une voiture m'a conduit au commissariat de Dunkerque ou l'on m'a notifié ma garde à vue. J'ai été libéré à 18h30 après interrogatoire, photos de face et de profil prise d'empreintes et prélèvement ADN et un alcootest négatif. » La version des autorités est cependant autre. Selon la police, le militant aurait refusé une première fois d'obéir aux injonctions de s'arrêter avant de tenter de forcer le passage en dépit de l'opposition physique d'un agent. Toujours selon la police, Christian Muys aurait été directement avisé qu'il lui serait interdit de se rendre sur le site avec son véhicule et qu'il lui fallait continuer à pied. Ce à quoi le militant syndical, en retard selon les autorités, se serait refusé.

Qui dit vrai ? « C'est ma parole contre la leur. Ils me disent qu'ils ont 25 témoins. Je ne sais pas d'où ils les sortent car ils n'étaient que quatre et en dehors d'eux, il n'y avait que moi », regrette le militant qui dit vouloir raconter sa mésaventure « pour que la morale soit respectée » et « dénoncer une interprétation de faits qui a débouché sur une réaction inhumaine et disproportionnée ».

En attendant, les communiqués de soutien se multiplient en faveur de Christian Muys tandis que les forces de l'ordre font remarquer qu'ils n'ont eu à déplorer que ce seul incident.

Le syndicat SUD a appelé à un rassemblement devant le commissariat à 13h45 le 28 octobre, soit juste avant la manifestation prévue l'après-midi.
Christian Muys est poursuivi pour refus d'obtempérer et violence volontaire avec arme par destination.
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MessagePublié le: Sam 30 Oct 2010, 3:26    Sujet du message: Témoignage des événements de la Place Bellecour, Lyon Répondre en citant

J'ai reçu ce témoignage édifiant lui aussi, assez similaire à ce qu'on a vécu à Strasbourg au contre-sommet de l'OTAN.
La répression du militantisme continue. Les méthodes sont les mêmes, ils cherchent à dégouter les gens qui manifestent, voire à créer des débordements qui sont ensuite dénoncés dans les grands medias.
On se croirait de plus en plus dans une dictature d'Amérique latine, ca devient flippant.


Jeudi 21 octobre 2010. Témoignage des événements de la Place Bellecour, Lyon.

J’arrive un peu après 12h sur la Place Bellecour, accompagnée de plusieurs ami(e)s étudiant(e)s. Une manifestation d’étudiants et de lycéens en partenariat avec la CGT et SUD, est prévue pour 14h Place A. Poncet, située à l’angle de celle de Bellecour. De nombreux jeunes sont présents, en majorité des lycéens et collégiens. On franchit un cordon de policiers pour entrer sur la place. Ceux-ci sont placés par plusieurs dizaines à toutes les sorties de cette place publique, une des plus grandes de France. Ils sont équipés d’armures des pieds à la tête, casque, bouclier, matraque, pistolet… Se trouvent également un camion du GIPN (groupe d’intervention de la police nationale, qui eux ont un camion blindé et sont cagoulés) et deux camions à eau anti-émeute. Un hélicoptère survole le lieu à basse altitude. Une demi-heure plus tard, suite à quelques pierres lancées en directions des policiers et de leurs véhicules, les flics se mettent en action et lancent les fusées lacrymogène. Dispersion de la foule.

Vers 13h30 nous commençons à nous rapprocher de la Poste, d’où part la manifestation. Le cordon policier est toujours présent et sépare les manifestants qui sont déjà sur la place Bellecour de ceux qui sont sur la place A. Poncet. Ils refusent de nous laisser passer. Après une demi-heure de discussion, les syndicats aidant probablement, ils finissent par ouvrir le cordon et laissent passer une trentaine de personnes avant de le refermer brutalement, lorsque apparemment la population qui passe ne répond plus aux critères du « bon manifestant » (la peau claire, pas trop jeune, pas de survêtement ni capuche). Plus personne n’a le droit de sortir de Bellecour. La tension monte. Quelques projectiles sont jetés, auxquels les policiers répondent matraques levées par des fusées lacrymogènes . Pendant plus d’une heure nous essayons, en vain, de rejoindre l’autre partie des manifestants, qui nous attendent, de l’autre côté. Eux aussi se font gazer. La foule de Bellecour est dispersée.

A 15h30, finalement, les manifestants « libres » décident de partir en cortège. Nous, on attend. On est plusieurs centaines sur la Place. Celle-ci est relativement calme. On attend, éparpillés par petits groupes sur l’ensemble de la place. Les flics disent qu’on pourra ressortir quand la manifestation sera partie. On attend. L’hélicoptère tourne au-dessus de nous dans un bruit assourdissant. Il y a quelques mouvements de foule mais la scène reste calme. A vrai dire, on se fait chier. Croyant seulement partir en manifestation, je n’ai rien pris avec moi, ni eau, ni nourriture, ni occupation. J’attend, comme tous les autres. Un peu plus tard nous décidons de nous en en aller avec une amie. Mais les flics refusent toujours de nous laisser passer. Il doit être aux alentours de 16h30, cela fait trois heures qu’ils nous retiennent. Je leur dit mon envie de pisser et de manger, mais pas moyen. Je commence à en avoir sérieusement marre, et prend conscience de la rétention forcée que je subie. Les flics nous disent que c'est un ordre du préfet, et qu’ils ne savent quand ils auront l’autorisation de nous laisser sortir. A un ami qui demande s’il serait possible d’amener un ballon de foot de l’extérieur, histoire de s’occuper, le flic répond qu’il n’a qu’à prendre la vessie bien gonflée de la jeune fille qui vient de demander à sortir pour aller aux toilette, avant de s’esclaffer avec ses collègues.

Personne ne comprend la situation. Malgré tout la place s’est vidée un peu. Aidés par des habitants et des propriétaires de magasins, qui leur ont ouvert les portes et arrière-boutique, certaines personnes ont pu sortir. J’apprends également que les policiers ont laissé sortir certains amis étudiants, mais qu’en revanche les jeunes typés maghrébins qui étaient à côté d’eux se sont vus la sortie refusée. Le délit de faciès est systématique. Sur la place, nous ne nous organisons pas. Chacun reste dans son coin, on est abasourdis, on attend juste de pouvoir sortir. La moyenne d’âge des personnes retenues ne dépasse pas 18 ans.

Il est environ 17h, et nous apprenons que nous ne sortirons peut-être pas avant 21h. Les esprits commencent à paniquer. J’entends des collégiens qui essayent de faire comprendre à leur parents, au téléphone, qu’ils ne peuvent pas rentrer car ils sont retenus par des policiers. Il fait de plus en plus froid. Je retourne voir les policiers pour des explications. Un d’entre eux m’explique « qu’on a de la chance d’être en France car si on était en Espagne on se serait déjà fait fracassé la tête par la garde civile », et que « lorsqu’il y a des troubles de l’ordre public, la liberté de circuler librement peut être suspendue ». La place, à ce moment et depuis plus d’une heure, est parfaitement calme. Lorsqu’un peu plus tard des jeunes commencent à se rassembler en protestant au centre de la place, ces policiers avec qui nous « discutions » pointent sur nous leurs armes (je ne sais pas si c'est des lances-fusées ou des flash-ball) et nous somment de reculer. Ce qu’on fait. Des lacrymo sont lancées sur toute la place : des fusées jetées dans le ciel et qui s’éparpillent, en retombant, sous forme incandescente. Les gens courent dans tous les sens. On essaie de rester sur le trottoir, le long des façades, pour se protéger le plus possible. Un jeune homme est à terre. Les autres reviennent pour le secourir, tandis que les policiers, à 10m les menacent toujours de leurs pistolets. J’entends qu’il est blessé, et des jeunes, mains en l’air, demandent aux policiers de ne pas charger. Finalement les flics font reculer tout le monde. Ils cherchent à relever ce jeune homme, qui se débat. Ils l’immobilisent à trois, au sol, puis le traînent par un bras sur 20m, jusqu'à leur camion, derrière lequel il disparaît. Devant moi, une jeune fille, environ 15 ans, en pleurs, dans les bras d’une amie à elle. Elles vont voir les policiers, demandent à sortir, elles pleurent, disent ne plus en pouvoir, veulent rentrer chez elles. Le flic leur dit de dégager. Des détonations continuent de retentir, la fumée recouvre la Place. Il est dur d’ouvrir les yeux et de respirer. A 30 m à ma droite une jeune fille est étendue sur le sol. Des gens se regroupent autour pour l’aider. Je ne la vois pas réagir, je ne sais pas ce qu’elle a. Peut-être une crise d’asthme, peut-être un coup de flash-ball ? (au final je crois qu’aucun tir de flash-ball n’a été fait). Les gens crient pour qu’on appelle les pompiers. Finalement, au bout de peut-être 10 minutes des policiers repoussent tout le monde et l’entraine plus loin.

L’hélicoptère tourne, encore, au dessus de nos têtes.

Face à notre incompréhension, un flic nous dit : « c'est une innovation policière ».

Je marche. Un rassemblement commence à se faire au milieu de la place. Tout le monde en a marre. On commence à avoir peur de ne plus pouvoir sortir. Cris de protestations. Quelques pierres sont jetées. Ils répondent, encore, par de la lacrymo et des détonations extrêmement sonores. Finalement ils décident de sortir les camions à eau anti-émeute. Ils arrosent. Les gens sont dispersés. On attend. Ils renvoient encore une ou deux fois de l’eau. On reste dispersé. On erre. Les gens marchent. J’en ai trop marre. Je commence à craquer. Il n’y a plus de soleil sur la place. Il fait froid. Je n’ai pas mangé depuis ce matin. On commence à marcher, plus ou moins en groupe.

Vers 18 heures, les flics nous informent qu’on peut sortir dans l’angle nord. Tout le monde s’y rend. Ils nous répondent par de la lacrymo. On y retourne. Les gens crient, mains en l’air : « on nous a dit qu’on pouvait sortir par là ! ». Rebelotte. Fusée lacrymo, dispersion. A la troisième tentative, on nous laisse approcher. Effectivement, les flics nous laissent enfin sortir. Ils font sortir les gens un par un, relèvent les noms, prénom, adresses, puis font une fouille au corps (palpation disent-ils), et vident les sacs. Comme nous sommes plus de 200 personnes, cela prend beaucoup de temps. On se serre, docilement, pour faire la queue, tête baissée. Alignés, ils rabattent tous les prisonniers à l’extrémité de la place. Ils nous disent qu’on sortira tous, mais au compte-goutte. On attend. Ceux qui n’ont pas leurs papier d’identité sont mis de côté. On fini par nous laisser passer. Pendant qu’elle me « palpe » elle me dit qu’elle va faire ça vite. Je suis écœurée. Cela fait presque 6h que les policiers ont reçu l’ordre de ne laisser sortir personne de la place Bellecour. 6 heures qu’environ 200 personnes (et je pense dire cela au bas mot) sont privées de leurs liberté essentielles : circuler, manger, boire, aller aux toilettes. 6 heures que l’on est retenu sur une place publique, sonnés, dans l’incompréhension, avec plus d’une centaine de policiers qui nous encerclent, pointent sur nous leurs armes au moindre mouvement de foule et les utilisent… et l’hélicoptère qui tourne quasiment en permanence. Le flic qui contrôle l’identité de mon amie lui dit « au moins, hein, vous avez plus envie de recommencer ! ».

C'est dégueulasse…

Les nerfs lachent, un policier s’aperçoit que je suis en pleurs et se charge de nous amener rapidement derrière le dernier cordon de flics qui nous sépare de l’extérieur. Ils nous fait passer au milieu d’un groupe d’une trentaines de jeunes, tous typés maghrébins ou africains, qui sont en train de monter dans un bus. Ils n’ont pas plus de 18 ans. Je demande où ils vont : au poste, pour contrôle des identités. Il est 18h45. Les flics disent qu’ils les relâcheront dans la soirée. 2 bus vont ainsi partir en direction du commissariat.

Une fois passés les cordons de CRS je rejoins les manifestants libres, qui après la manifestation sont venus au plus près de la place Bellecour pour nous soutenir. On nous propose à manger, nous réconforte. Les manifestants tentent d’empêcher les bus de partir. La B.A.C. intervient, les bus s’en vont.

Très mal vécu cette situation, oui. Choquée, oui. Pour terminer je vais au premier bar que je trouve pour aller aux toilettes. Le propriétaire refuse, il me dit qu’il vient déjà de refuser à 10 personnes, et qu’il ne fera pas d’exception pour moi. Je pisse dans la rue, sous le regard des passants et des manifestants.

Humiliée, oui.

On m’a retiré le droit de manifester, on m’a retirer le droit de circuler librement. Nous étions parqués comme des animaux, parfois rabattus d’un côté ou l’autre de la place par des groupes armés mobiles. Je n’ai insulté personne, ni levé la main sur quiconque. 6 heures de garde à vue collective à ciel ouvert avec intimidation policière. Durant ces 6 heures, aucune vitrine de la Place n’a été brisée, aucune dégradation de biens publics. Je peux vous dire que pourtant, au bout de plusieurs heures, moi-même qui suis pacifiste, je commençais à nourrir une certaine colère. Besoin de protester. Oui. Car besoin de dire Non à des « innovations policières » de ce genre. Cette rétention était injustifiée, anormale. Nous étions sans cesse mis sous pression, et les armes déployées étaient démesurées face à la population retenue. Je me rendais simplement, comme beaucoup de ceux présents cet après-midi à Bellecour, à une manifestation, déclarée et autorisée par la préfecture.

Ce soir, je n’arrive pas à dormir.

Lou-Andréa, étudiante à l’Ecole Normale Supérieure, Master Sociologie.




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MessagePublié le: Dim 31 Oct 2010, 1:42    Sujet du message: Répondre en citant

Une "Petite inflation" par mail mène à 48h de garde à vue

Le vendredi 29 octobre 2010 par Stéphane Larcher

Selon que vous serez puissant ou misérable, écrivait La Fontaine au XVIIème siècle. Le moraliste est toujours d’actualité, en témoignent ces messages électroniques envoyés à Mme Dati, lesquels déclenchent une réaction judiciaire qui nous semble…. inflationniste. Les dés seraient-ils une nouvelle fois pipés ?

Sont-ils tous devenus fous ? Certes, on ne doit pas badiner avec la République mais la mésaventure survenue à cet habitant de la Drôme a de quoi inquiéter. Ce quadragénaire au chômage habitant dans la Drôme a en effet envoyé des mails (on attend de connaître le nombre) à la députée européenne et ex-garde des sceaux Rachida Dati pour lui demander « de lui faire une inflation ». Cette exquise demande fait bien sûr suite au lapsus commis voici quelques semaines par l’ex ministre de la Justice durant une émission de télévision.

Il est parfaitement compréhensible de trouver « douteux » cet humour. Mais dans ce cas, comment qualifier la réaction de Mme Dati qui plutôt que supprimer ce ou ces mails a préféré porter plainte, déclenchant… la mise en branle de la justice. Notre homme a en effet vu la police débarquer chez lui dès potron-minet, son appartement perquisitionné, son ordinateur saisi, mis en garde à vue pendant près de 48 heures, soumis à un contrôle judiciaire et convoqué prochainement devant le tribunal pour répondre du chef d’inculpation « d’outrage à personne chargée d’une fonction publique ». Selon le procureur, l’outrage est caractérisé car le dangereux malfaiteur a utilisé l’adresse professionnelle au Parlement Européen de Mme Dati et non pas son adresse privée ; qu’à notre avis peu de gens connaissent.

A l’heure actuelle, on ne sait si la police a procédé au relevé « d’empreintes génitales » ainsi que le suggérait le ministre de l’Intérieur, dans un autre brillant exercice de langue qui fourche.

Pour sa défense, Mme Dati répond par un message sur son blog intitulé « pour lever tout malentendu (nous laissons à chacun le soin d’interpréter un titre qui pourrait suggérer des pratiques assourdissantes). Rappelant qu’elle a toujours pris ce lapsus et ses conséquences avec humour (ce qui parfaitement exact), elle explique : « La différence avec, non pas le courriel, mais les courriels que j’ai reçus de cette personne, c’est qu’au vu de leur nombre et de l’insistance des propos qu’ils contenaient, je ne pouvais plus considérer sa démarche comme une simple plaisanterie. Je me suis sentie menacée. Au delà d’être une élue, je suis une femme et une mère, et j’ai tout simplement eu peur pour ma sécurité et surtout celle de ma fille. ».

Dont acte, mais il nous semble que les termes sont un peu pompiers et surtout que la réaction est disproportionnée, inflationniste, par rapport à la menace réelle ou supposée. Une simple réponse menaçant le cuistre de poursuites judiciaires n’aurait-elle pas été suffisante plutôt que cette nouvelle avanie pour laquelle chaque confrère, dont nous-mêmes, pouvons faire des gorges chaudes. D’aucuns diront que les dés sont pipés ! Assurément, il est important de bien maîtriser la langue !
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