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Message
Kristo
Publié le: Lun 02 Juil 2012, 22:49
Sujet du message:
Pompidou et Giscard ont-ils instrumentalisé l'enrichissement des banques?
Marianne 2
- Lundi 9 Janvier 2012
La loi Pompidou-Giscard de 1973 est-elle est une « loi Rothschild » ? A-t-elle été mise en place pour favoriser les banques au détriment de l'Etat ? Roland Hureaux retourne aux sources de la loi. Analyse et mise en contexte pour mieux comprendre son influence sur le présent.
Même si la loi n°73-7 du 3 janvier 1973, interdisant à l’Etat d’emprunter à taux zéro à la Banque de France, a sa part de responsabilité dans l’explosion récente des déficits publics, il est sans doute exagéré d’y voir l’effet d’un obscur complot bancaire tendant à permettre aux banques de s’enrichir sur le dos de l’Etat, à fortiori de parler de « loi Rothschild ».
Je ne suis pas dans tous les secrets de ceux qui ont concocté ce texte mais je me souviens de ce qu’en disait André de Lattre, alors gouverneur de la Banque de France, dans son cours de politique économique à Sciences Po, le plus suivi de tous car il permettait de se tenir au courant des dernières tendances de l’actualité.
Rappelons-nous d’abord que cette loi, comme beaucoup de mauvaises lois, par exemple la loi organique sur les lois des finances, dite LOLF, du 1er août 2001, ne fut pas contestée par l’opposition. S’il n’y eut pas de débat, c’est que son contenu passait pour évident tant il était dans l’air du temps.
Il n’était pas non plus prévu qu’elle profitât aux banques puisqu’elle devait accompagner la fin des déficits publics et donc des emprunts d’Etat de quelque nature qu’ils soient. La mode était déjà à la « règle d’or » : la reconstruction étant terminée, le retour à la vertu s’imposait. Et de fait, au cours des années 70, le déficit public demeura modéré. S’il réapparut peu de temps après, en 1974, ce ne fut pas à cause de la loi, mais du premier choc pétrolier. En outre les grandes banques de dépôt étaient nationalisées ; si on y ajoute le secteur coopératif (Crédit agricole, banques populaires etc.), le secteur bancaire privé ne pesait pas alors autant qu’aujourd’hui. Dans les années 80, la dette publique enfla mais alors, c’est tout le secteur bancaire qui était nationalisé. Il n’était donc pas question d’exploiter l’Etat.
C’est seulement à partir des années 90 que le problème se posa réellement car elles virent à la fois la privatisation de tout le système bancaire et l’expansion des déficits publics.
Pourquoi la décision de 1973 a-t-elle paru évidente aux gouvernants d’alors ? Pour des raisons idéologiques. Il se répétait depuis des années dans les cours d’économie de la rue Saint-Guillaume que le système français de contrôle du crédit, fondé sur le réescompte des effets de commerce à la Banque de France, l’Etat fixant le taux d’escompte, était archaïque. Le modèle révéré par tous était l’ « open market » pratiqué aux Etats-Unis : dans ce système, la régulation monétaire se faisait par achat et vente d’effets publics aux banques. Le grand manuel d’économie de Paul Samuelson, traduit de l’anglais, n’en connaissait pas d’autre. La Federal reserve bank (« Fed ») en vendait des bons du Trésor si le gouvernement voulait réduire la masse monétaire, en achetait s’il voulait la gonfler. Les années qui avaient précédé la réforme de 1973 avaient vu la progressive « modernisation » du système français, passant du taux d’escompte au taux de réserves obligatoires ( et s’il y avait surchauffe, à l’encadrement du crédit) ; la transposition complète du système américain effectuée en 1973 ne fut que l’aboutissement d’une évolution.
Le paradoxe est qu’aujourd’hui la situation est inversée : la Banque fédérale américaine prête directement au Trésor alors que cette pratique est interdite dans le traité de Maastricht, même si, en violation du traité, on s’est mis à le faire pour sauver l’euro.
Mais le vieux fantasme selon lequel ce qui se fait en Amérique est a priori plus moderne, qui inspire tant de nos réformes, jouait déjà à plein.
L’autre argument était que, pour assurer le respect de l’équilibre budgétaire, il fallait ôter à l’Etat la facilité que constituaient les avances à taux zéro de la Banque de France. S’il ne pouvait plus faire marcher la planche à billets, l’Etat deviendrait raisonnable. On sait aujourd’hui ce que vaut cet argument : le verrouillage de la planche à billets n’a pas, au cours des vingt dernières années, empêché les déficits d’exploser en France comme partout en Europe. La loi de 1973 instaurait donc une fausse sécurité.
Un dernier argument, moins explicite mais plus pernicieux sur le plan idéologique : l’Etat ne devait plus être un acteur privilégié du jeu économique mais un emprunteur comme les autres : il fallait que, comme tout le monde, s’il avait besoin d’argent, il aille voir un banquier. Le prestige de l’Etat gaulliste était encore là, on n’en était pas encore aux dérèglements actuels, marqués par une volonté systématique d’abaisser l’Etat, mais cette tendance néanmoins s’esquissait. L’Etat régalien, disait-on, devait perdre peu à peu ses privilèges d’un autre âge, y compris le droit immémorial de battre monnaie dont il avait tant abusé.
Que les conséquences de cette loi, en particulier l’accumulation des considérables déficits actuels, aient été catastrophiques, que le système bancaire ait, dans la dernière période, tiré un avantage exorbitant de cette situation, sans doute, qu’il faille abroger cette loi, certainement, mais n’imaginons pas, derrière, un sombre complot . Comme très souvent, les mauvaises décisions apparaissent, sur le moment, tellement évidentes qu’elles ne sont même pas matière à débat.
Kristo
Publié le: Mer 02 Nov 2011, 15:29
Sujet du message:
La dette publique expliquée en quelques minutes
http://youtu.be/WeQBdKiUsW0
Kristo
Publié le: Ven 21 Oct 2011, 14:58
Sujet du message:
Craintes d'un effondrement économique de la Chine
Source (16 octobre 2011)
et
autre source
Des déséquilibres croissants de l'économie chinoise ont généré des craintes parmi les analystes internationaux que le capitalisme mondial ne soit sur le point d'être frappé par un nouveau choc.
Un indicateur manifeste de l'inquiétude mondiale sur un effondrement chinois est l'augmentation de la valeur absolue des CDS [Credit Default Swaps - Couvertures de défaillance] – des assurances contre le fait que l'Etat ne pourrait pas rembourser ses dettes.
Elles représentent maintenant 8,3 milliards de dollars – le 10e total le plus élevé du monde, devant le Portugal et Bank of America.
Il y a tout juste deux ans, le total des CDS pour la Chine n'était que de 1,6 milliards de dollars et était à la 227e place mondiale.
Un éditorial de Bloomberg News du 3 octobre intitulé, « La chute de la Chine et non sa montée constitue la vraie menace mondiale, » résumait ce sentiment. Il prévenait que l'expansion de la Chine, s'appuyant sur « le travail bon marché, la monnaie sous-évaluée, les investissements importants dans l'industrie et la concentration sur les exportations, » avait atteint ses limites, avec « des conséquences à long terme pour les États-Unis et l'Europe, toutes deux étant de plus en plus dépendantes de la Chine. »
L'éditorial faisait la liste des tensions auxquelles l'économie chinoise est confrontée. En premier, « les coûts du travail remontent » les jeunes ouvriers de l'industrie demandent maintenant un niveau de vie et des salaires supérieurs, ce qui remet en question le rôle de plus grande plateforme de travail à bas coût du monde que la Chine s'était donné.
Deuxièmement, les mesures de sauvetage économique prises à partir de 2008 ont libéré des milliers de milliards de dollars de crédits accordés à des taux très bas par les banques publiques, ce qui « a entraîné un surinvestissement et poussé à la hausse les prix de l'immobilier, jusqu'à des niveaux que de nombreuses familles ne peuvent atteindre, ce qui ajoute aux tensions sociales et risque d'entraîner un fiasco. »
La réponse conventionnelle des économistes et politiciens occidentaux face à la crise chinoise qui se développe est d'appeler à un « rééquilibrage » de l'économie chinoise : puisque l'investissement en capital fixe [moyens de production et immeubles, ndt] a atteint le niveau grotesque et insoutenable à long terme de près de la moitié du PIB du pays, la consommation nationale doit être augmentée pour absorber la production de la vaste surcapacité industrielle chinoise, pour compenser les exportations en déclin.
En réalité, la Chine n'a pas beaucoup de marge de manœuvre pour augmenter sa consommation nationale. Au cours des deux dernières années, les augmentations de salaires limitées qui ont suivi une vague de grèves ont résulté en une érosion rapide de la part de marché chinoise, les entreprises ayant déplacé leur production vers des plateformes concurrentes moins chères comme le Vietnam et l'Inde.
Bloomberg a noté que le développement de la consommation était « délicat » : les consommateurs ont également besoin d'une monnaie forte pour soutenir leur pouvoir d'achat, donc les exportateurs vont perdre une partie de leurs avantages face à la concurrence.
Les épargnants ont besoin de taux d'intérêts assez hauts sur leurs placements pour garantir leur retraite, donc les banques et les entreprises verront le coût de leurs emprunts augmenter. »
Il poursuivait : « En conséquence, de grands pans de l'industrie chinoise peuvent devenir non-rentables. De mauvais prêts pourraient forcer le gouvernement à intervenir et recapitaliser les banques. L'investissement en capital fixe, qui représente 46 pour cent de l'économie, contre seulement 12 pour cent aux États-Unis, pourrait chuter fortement, ce qui saperait la croissance de l'emploi dont le pays a besoin pour soutenir sa consommation.
En bref, le modèle chinois orienté à l'exportation pourrait s'effondrer avant que les consommateurs ne soient en mesure de prendre le relais. Dans ce genre de crise, le poids économique de la Chine deviendrait un problème. »
L'effet serait particulièrement grave sur les économies fondées sur les matières premières comme celle de l'Australie, dont les exportations de minéraux et autres matières premières vers la Chine ont explosé ces dernières années.
Exprimant les inquiétudes du monde des affaires australien, David Potts a écrit dans le Sydney Morning Herald lundi : « Notre dépendance par rapport à la Chine est indiscutable et, d'ailleurs, [le ministre du budget australien] Wayne Swan devrait partager son prix du meilleur ministre du budget avec son homologue chinois qui a investi dans son économie plus qu'il ne l'a jamais fait pour éviter la récession. » Il a noté que dans la crise mondiale de 2008, le plan de sauvetage chinois avait fait monter la demande de marchandises, protégeant ainsi l'économie australienne et lui évitant la récession. Cette fois-ci, la Chine ne pourra pas sauver l'Australie, a prévenu Potts.
Le « souci » pour l'Australie, a-t-il relevé, n'est pas seulement que la Chine ralentit, mais qu'elle ne peut plus s'appuyer sur les exportations et l'investissement dans les usines, les équipements et les infrastructures pour croître – tout cela consommait d'énormes quantités d'acier, ce qui stimulait les importations de minerais de fer, de nickel et de charbon à coke en provenance d'Australie.
De plus, une « bulle encore plus grande que celle des prix des marchandises, » selon Potts, tient aux réserves de bonds du trésor américain détenus en Chine. Il a ajouté, « Sans le vouloir, elle [la Chine] est victime de sa propre politique qui consiste à maintenir un taux de change très bas avec le dollar américain » pour maintenir sa compétitivité à l'exportation. Maintenant, Pékin ne pourrait plus revendre son stock massif de plus de 1000 milliards de bonds du trésor américain.
« Les ayant achetés, elle est prise au piège, si elle cherche à les vendre, cela mettra à terre le système financier mondial, » a-t-il expliqué. Potts a relevé que les 3000 milliards de dollars en monnaies étrangères détenus par la Chine ne signifient pas qu'elle était « sans dettes. » Si le niveau d'endettement officiel n'est que de 27 pour cent du PIB, « les économistes soupçonnent qu'il pourrait se monter à 90 pour cent en réalité, une grande part ayant été administrée par les communes utilisant des terrains comme garanties, ce qui n'apparaît pas dans les comptes officiels. Comme on peut s'y attendre, quand un conseil municipal reçoit carte blanche, un grand nombre de prêts ont été gâchés dans des projets sans intérêt économique. »
Il n"y a pas si longtemps, les analystes comme Potts parlaient de l'éclatement d'une « crise des subprimes » à la chinoise due aux municipalités lourdement endettées qui ne pouvaient pas rembourser leurs emprunts. Maintenant, ce risque des mauvais prêts s'est subitement propagé aux entreprises de petite et moyenne taille ayant reçues beaucoup d'investissements.
Alors même que Pékin proclamait son succès face à la montée des prix, sa politique de restreindre le crédit a forcé des petites et moyennes entreprises à se tourner vers des prêteurs "non-officiels" qui pratiquent des taux d'intérêts allant jusqu'à 180 pour cent. Le point où cette dernière crise se focalise est Wenzhou [1 million d'habitants au Sud de Shanghai, ndt] – qui fut par le passé le modèle de l'expansion chinoise orientée à l'export.
Depuis avril, plus de 90 entreprises ont fermé, les propriétaires s'enfuyant simplement ou se suicidant, et les travailleurs protestant contre les salaires non versés. Les troubles ont poussé le Premier ministre Wen Jiabao à visiter la ville cette semaine et à ordonner à la police de s'en prendre durement aux requins de la finance parallèle. Les commentateurs ont prévenu que ces fermetures n'étaient que la partie émergée de l'iceberg. Le marché parallèle des prêts a commencé à faire parler de lui l'an dernier avec un capital total estimé à 2500 milliards de yuans (391 millions de dollars). Près de la moitié de ces prêts étaient des prêts accordés par des institutions publiques à but commercial qui re-prêtent les prêts qu'elles obtiennent à des taux usuraires, et le reste était du capital privé.
Il y a des problèmes économiques encore plus profonds. Étant donné le rendement en baisse de l'industrie, de nombreux groupes utilisent leurs propres entreprises comme garanties pour emprunter aux sources parallèles, puis dans certains cas, elles re-prêtent à des taux plus élevés ou se lancent dans la spéculation immobilière. Comme l'a dit l'économiste en chef de la Société générale en Asie, Yao Wei, le fait que ces petites et moyennes entreprises « soient prêtent à emprunter de l'argent à des taux si élevés montre qu'elles sont soit en manque total de liquidités, soit qu'elles sont impliquées dans la spéculation, parce qu'aucune activité économique réelle ne peut générer un retour sur investissement assez élevé pour leur permettre de rembourser. »
Le centre industriel de Wenzhou est devenu une économie « factice » spéculative, d'après un article du Shanghai Morning Post de mardi. En 2001, par exemple, il y avait 4000 entreprises à Wenzhou qui produisaient des briquets – 80 pour cent de la production mondiale. Dix ans plus tard, il n'en reste que 100. Les capitaux ont été réinvestis dans la spéculation immobilière. Un homme d'affaires gardant l'anonymat a déclaré au journal que son usine de 1000 employés faisait moins d'un million de yuans [117 000 euros] de profit par an avec du « vrai travail, » pendant que sa femme avait investi dans seulement 10 propriétés à Shanghai et gagné 30 millions de yuans en huit ans. Avec la chute des prix de l'immobilier et des commandes à l'export en raison de la dépression économique globale, les garanties engagées par les PME pour leurs prêts vont également voir leur valeur baisser, ce qui va entraîner de nombreuses faillites et pertes d'emplois.
Loin de pointer une quelconque solution, l'éditorial de Bloomberg admet que « Il y a peu de choses que les dirigeants du monde développé peuvent faire pour influencer le sort de la Chine. » Il a continué : « Il vaut mieux pour les États-Unis et l'Europe qu'ils se concentrent sur la limitation de leur propre vulnérabilité : plus ils conserveront une croissance à peine au-dessus de zéro, et plus ils risquent de tomber en récession en cas de choc soudain – comme une crise chinoise. »
Ce commentaire souligne le fait qu'au lieu d'être capable de sauver le capitalisme mondial, la Chine elle-même devient rapidement une source majeure d'instabilité économique, alimentant la crise globale qui se creuse.
Kristo
Publié le: Jeu 01 Sep 2011, 10:24
Sujet du message:
La crise des ânes
Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village.
Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village.
Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent
Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés.
Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.
Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.
Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes.
Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.
Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés.
Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants.
Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois. Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ? Que ferez-vous ?
Si cette histoire vous en rappelle une autre, retrouvons-nous tous sur la place du village
Samedi 15 octobre 2011
(Journée internationale des indignés)
...faites déjà passer cette histoire à votre voisin...
Kristo
Publié le: Lun 22 Aoû 2011, 9:58
Sujet du message:
Émeutes en Grande-Bretagne : casseurs et traders, même combat
ÉCONOMIE. A Londres, le Premier ministre Cameron a fustigé la décadence amorale des pilleurs. Mais a-t-il noté que s'il y a quelque chose qui s'est depuis toujours affranchi de la morale, c'est bien le système financier actuel ?
Face aux casseurs des villes britanniques, le Premier ministre britannique David Cameron a évoqué le mal profond d’une absence d’éducation centrée sur la distinction du bien et du mal.
"Certains enfants, s’est-il exclamé la semaine dernière dans son discours aux Communes, grandissent en ignorant la différence entre le bien et le mal. Cela n'a rien à voir avec la pauvreté. C'est une question de mode de vie. Un mode de vie qui exalte la violence, qui ne manifeste aucun respect envers l'autorité, et qui sait tout de ses droits mais rien de ses responsabilités."
Dans la finance, on ne s'embarrasse pas de morale
Mais d’où vient cette indistinction, sinon du modèle économique dominant lui-même ? En quoi les motivations du trader, ou de ses collègues et complices au sein du système financier, diffèrent-elles fondamentalement de celles du casseur ? A quel moment un jugement moral intervient-il dans ses ordres d’achat ou de vente ?
L’éthique de conviction n’existe pas sur les marchés.
L’éthique de responsabilité encore moins. Que telle notation, que telle opération boursière, que tel plan de licenciement pour des motifs de rentabilité, ait pour conséquence le fait de mettre des dizaines, parfois des centaines de milliers d’êtres humains en situation de détresse sociale ou de mettre en cause des équilibres écologiques vitaux, n’a strictement pas de sens dans cet univers. La théorie ultime du monde de la finance est même fondée sur l’inversion du rapport à la morale.
Avant même Adam Smith, l’un de ses principaux inspirateurs, Bernard de Mandeville, dans La fable des abeilles, en avait énoncé la justification suprême : les vices privés forment la fortune publique. C’est au nom du dogme de l’autorégulation de marchés affranchis de toute règle, non seulement politique mais aussi éthique, que l’on en arrive à ce degré de dislocation sociale et de dissolution morale.
Comme toujours, les plus lucides sont ceux qui ont été au cœur du système.
Les livres les plus cinglants sur la finance sont écrits par d’anciens traders. Il faut relire Le casse du siècle de Michael Lewis, et cette phrase terrible qu'il confie dans une interview à La Tribune le 1er octobre 2010 : "A vivre hallucinés dans un mirage, les financiers ont cru à leurs propres histoires. Et nous avons laissé carte blanche à des gens à qui vous n’auriez même pas confié votre chien !"
Et, remarque plus grave encore sur l’irresponsabilité des politiques qui ont couvert par leurs lois ce mécanisme infernal : "Ils n’ont pas violé la loi. Tout était parfaitement légal et c’est là le vrai scandale. Nous leur avons donné la permission de faire sauter la planète..."
Continuer jusqu'à l'explosion du système ?
Voilà, nous y sommes. Un rapport cité par Le Monde du 27 février 2009 évoque le risque d’une phase de "dislocation géopolitique mondiale", pouvant conduire à un "sauve-qui-peut généralisé" dans les pays frappés par la crise. Cette débandade se conclurait, selon ce rapport, par des logiques d'affrontements, voire des semi-guerres civiles. "Si votre pays ou région est une zone où circulent massivement des armes à feu (parmi les grands pays, seuls les États-Unis sont dans ce cas), indique le Laboratoire d'Expérimentation d'Anticipation Politique (LEAP), alors le meilleur moyen de faire face à la dislocation est de quitter votre région, si cela est possible."
Tel est le vrai danger. Que signifie l’obsession permanente, qui guide nos politiques, de rassurer les marchés financiers ?
Que faudrait-il donc faire à terme pour les rassurer ces pauvres marchés si stressés ? Ces marchés dont le Wall Street Journal reconnaissait lui-même dans un éditorial qu’ils ne connaissaient que deux sentiments : l’euphorie ou la panique ? Ceux dont Alan Greenspan, l’ancien patron de la FED expert dans le rôle de pompier-pyromane, évoquait "l’exubérance irrationnelle" ?
Comment rassurer des malades de l’économie casino, des toxicomanes du jeu capables de gober n’importe quelle rumeur, susceptibles d'être en permanence dans ce que les psychologues nomment l’injonction contradictoire ou paradoxale. Les marchés réclament-ils de l’austérité parce qu’ils ont peur des dettes ou des déficits trop importants ?
Les politiques caniches décrètent donc l’austérité et sa conséquence inéluctable, la récession, surtout si l’on ne veut pas toucher aux grandes fortunes. Et là, patatras, les marchés ont aussi peur de la récession et replongent, quelques heures d’euphorie après les annonces austères. Nous sommes plus dans un univers d’émotions mimétiques et de croyances dogmatiques que d’anticipations rationnelles. C’est exactement ce que Paul Krugman, prix Nobel d’économie, avait comparé aux sacrifices humains des mayas qui espéraient par là apaiser la colère divine.
Ce qui est en jeu n’est rien moins que les deux valeurs cardinales sur laquelle l’Europe s’est reconstruite : la paix et la démocratie. Ce sont ces deux valeurs qui seront à terme menacées par la logique infernale de l’économie financière si un sursaut civique ne s’organise pas à temps.
Le casseur et le trader sont les deux faces d’une même médaille.
Si l’on veut éviter les nuisances du premier, il faut arrêter de se prosterner devant le second.
Nouvel Obs du 18 aout 2011
Kristo
Publié le: Sam 30 Juil 2011, 20:46
Sujet du message:
Visualiser la dette américaine :
Il n'est pas toujours évident de visualiser les sommes astronomiques en jeu...
C'est chose faite grâce à
ce SITE
.
(merci à Lawrens de m'avoir fourni ce lien)
et à voir absolument, le petit film de Paul Grignon sur la dette et la création artificielle de la monnaie :
l'Argent dette
.
Old York
Publié le: Dim 07 Nov 2010, 11:32
Sujet du message:
Inscription à l'événement:
http://www.facebook.com/event.php?eid=101996426533405
Chers médias,
Depuis une petite semaine, la presse internationale relaie l’appel au bankrun que nous avons lancé sur Facebook pour inviter tous ceux qui souhaitent nous suivre à retirer leur argent de leur compte le 7 décembre prochain.
Depuis la publication de notre appel, des citoyens se mobilisent pour traduire le texte dans leur langue, recréer l’événement dans leur pays, faire connaître notre initiative par tous les moyens possibles et inviter leurs contacts à faire de même. Notre appel rencontre un succès que nous n’osions espérer. Nous nous en réjouissons et grâce à l’investissement personnel de tout ceux qui, comme nous, souhaitent jouir d’un système bancaire sain, équitable, abordable et responsable, nous espérons qu’au fil des semaines nous réussirons à convaincre suffisamment de gens de par le monde pour être enfin entendus par nos gouvernements respectifs.
Nous précisions que nous ne nous exprimons au nom d’aucun parti politique, ni d’aucune organisation syndicale ou religieuse. Notre action est une action citoyenne qui se désolidarise de tout propos haineux ou complotistes qui pourraient être tenus au nom de notre mouvement par des tiers au cours de leurs interventions sur les espaces de discussion qui échapperaient à notre contrôle. Nos noms n’engagent que nos propos. Nous ne cherchons à nuire à personne en particulier. C’est à un système corrompu, criminel et mortifère que nous avons décidé de nous opposer dans la mesure de nos moyens, de nos déterminations et dans le respect de la loi.
POURQUOI AVONS-NOUS lançé cette action?
Tout d’abord, nous avons tenu à sensibiliser l’opinion publique sur le fonctionnement du système monétaire.
L’écrasante majorité des titulaires d’un compte en banque, d’un compte d’épargne ou encore, d’un plan de pension, ignore la manière dont l’argent est créé ou ce que les banques font de l’argent qu’on leur confie. Ils ignorent tout du principe de l’argent dette et ils ne connaissent pas les réalités qui se cachent derrière les mots comme “bulles financières”, “bons du trésors”, « Hedge Funds » ou “titrisation”. Ils l’ignorent d’autant plus que les médias dans leur ensemble font peu d’efforts pour les informer de manière objective, transparente et accessible à tous. Tout ce que le public sait vraiment, c’est que la majorité des grands crimes financiers et des délits d’initiés restent la plupart du temps impunis et qu’ils sont les premiers à en payer les conséquences.
Non seulement nous déplorons que de nombreuses questions que se posent les citoyens ordinaires sur la situation économique restent sans réponses claires dans vos colonnes, mais nous regrettons également votre manque de zèle à dénoncer les mesures qui ont permis que la situation économique mondiale en arrive au point où elle se trouve aujourd’hui : une situation qui a mis nos chefs d’états et de gouvernements à genoux devant les agences de notations, tremblants de peur à l’idée que nos notes se dégradent.
Nos responsables politiques ne peuvent à la fois répondre aux intérêts des marchés financiers et à ceux des citoyens. Aussi, il est grand temps de leur rappeler au service de qui ils ont été élus.
Puisque les grèves et les manifestations ne servent plus à rien, puisque quoi que nous fassions, nous ne sommes pas entendus, et puisque quoi qu’ils fassent, nous ne sommes pas consultés, nous avons décidés de frapper le système dans son organe le plus vital - LE SYSTEME BANCAIRE.
SOMMES-NOUS CONSCIENTS DES CONSEQUENCES ECONOMIQUES QU'ENTRAINERAIT LE SUCCES DE NOTRE ACTION?
Nous sommes surtout conscients des conséquences que le système financier mondialisé dérégulé et incontrôlable ont sur nos emplois, nos santés, notre éducation, nos pensions, nos industries, notre environnement, notre avenir, notre dignité, la dignité des citoyens des pays que ce système a asservi par des dettes qu’ils ne pourront jamais rembourser pour mieux s’approprier leurs ressources. C’est le sort qui attend les citoyens Occidentaux si nous ne nous prenons pas en main.
Nous sommes conscients du rôle que ce système joue dans la prospérité des empires industriels dont les intérêts sont tributaires des conflits armés, de la maladie, des pénuries alimentaires et de la misère qui règnent dans les pays qui leur fournissent mains d’œuvre et ressources naturelles à des coûts dérisoires. Nous sommes conscients que ce système-là n’aura jamais rien à gagner d’un monde où règneraient la paix et la prospérité et qu’en continuant de confier notre argent honnêtement et durement gagné à ce système malade, nous nous rendons complices de ses vols, de ses crimes, de ses guerres, et de la misère qu’il génère.
QUE VOULONS-NOUS?
Nous, les citoyens du 21ème siècle, héritiers des générations qui se sont sacrifiées pour que nous soyons et demeurions des citoyens libres et dignes, nous exigeons la création d’une BANQUE CITOYENNE, au service des CITOYENS, une banque qui mettrait notre argent à l’abri des fièvres spéculatives, à l’abri des bulles financières toutes condamnées à exploser un jour, à l’abri des opérations qui transforment nos emprunts en actifs et se servent de nos dettes pour acheter d’autres richesses.
Nous voulons des banques qui ne prêtent que les richesses qu’elles possèdent. (1) Des banques qui aident les petites et moyennes entreprises à relocaliser l’emploi, des banques qui prêtent à taux zéro (2). Des banques qui soutiennent les projets qui profitent aux citoyens plutôt qu’aux « marchés ». Des banques où déposer notre argent tout en ayant la conscience tranquille. Des banques dont nous n’aurons plus à nous méfier. Des banques dont le succès sonnera le glas des marchands de morts, de maladies et d’esclaves. Sur les ruines de l’ancien système, nous voulons construire un système bancaire qui ne sacrifiera plus la dignité humaine sur l’autel du profit.
Nous les citoyens enfin réveillés par la pauvreté et le désespoir qui frappent les plus fragiles d’entre nous - pensionnés, allocataires sociaux ou travailleurs pauvres - et qui menacent ce qu’il nous reste encore de classes moyennes, d’entrepreneurs et d’indépendants que l’ont traie comme des vaches à lait, nous voulons que soient purement et simplement annulées les dettes publiques générées par ce système malade dont nous ne voulons plus. Nous refusons que nos impôts, nos efforts, nos ressources continuent d’alimenter ce puit sans fond. Nous voulons retrouver le pouvoir de battre monnaie et nous affranchir des directives qui nous sont imposées par cette Union Européenne qui s’est construite contre le consentement de la majorité des citoyens consultés par référendum, sans parler de ceux dont le pays d’origine n’a pas organisé de consultation populaire.
POUR CONCLURE
Nous attirons votre attention sur le fait que même si parvenons à relocaliser nos emplois, les technologies de pointe et les machines ont remplacé le travail de l’homme dans un nombre croissant de domaines. Elles permettent de produire plus, plus vite, moins cher et, pour ces raisons, elles font peur à ceux qui se demandent comment ils gagneront leur vie demain. Ceci est regrettable, car la technologie, depuis l’invention de la roue, a vocation à améliorer les conditions de vie de l’homme. Si le progrès était mis au service des citoyens plutôt qu’au service du marché, nous pourrions faire un bond quantique dans le développement des technologies aujourd’hui paralysées par des groupes d’intérêts qui sont les premiers bénéficiaires de ce système.
Nous possédons déjà les connaissances pour affranchir l’humanité de ses besoins en énergies fossiles et nucléaire, et pour produire et acheminer l’eau potable partout sur la planète à moindre coût, pour produire des fruits et des légumes, de la banquise jusqu’au désert. La pauvreté n’existe sur notre planète qu’à cause du manque de volonté politique des pays industrialisés, soumis aux lois du marché. La pollution et le gaspillage des ressources ne sont que les tristes conséquences de ce système obsolète auquel il nous faut mettre un terme d’urgence.
Nous, les héritiers du chaos, nous avons un monde à reconstruire. Un monde où le travail ne sera plus vécu comme un asservissement, et l’absence de travail comme un drame, parce que nous aurons su repenser la manière dont l’homme de demain assurera sa survie, son éducation, son bien-être et ses vieux jours.
Nous invitons tous ceux qui veulent nous suivre sur cette voie - y compris vous, chers journalistes - à dépasser leurs peurs de l’inconnu et à poser les premières pierres pour la construction du système qui remplacera celui-ci, et qui avec ou sans nous, finira par s’écrouler, quand il nous aura tout pris. Nous préférons ne pas attendre que nous en soyons arrivés-là où pire encore, que pour sauver l’économie, une guerre de plus soit déclarée.
Nous remercions le footballeur Eric Cantona de nous avoir insufflé cette idée. Nous l’avons pris au mot. Les dés sont jetés. L’avenir nous dira si nous avons eu raison.
Géraldine Feuillien (41 ans, scénariste, Belgique)
Yann Sarfati (24 ans, réalisateur, comédien, France),
(1) Cette initiative a fait le succès de la banque TRIODOS qui offre un début d’alternative intéressant, mais dont l’envergure, à ce jour, ne permet pas encore d’accéder à tous les avantage d’un compte à vue et à un nombre d’agences suffisants pour accueillir tous les déçus du système.
http://www.triodos.be/fr/particuliers/
(2) Ce que les banques islamiques accomplissent avec succès en refusant la pratique de l’usure pour des motifs religieux, nous pouvons l’accomplir pour des raisons citoyennes.
Que pensez vous de cette initiative ?
Kristo
Publié le: Dim 10 Oct 2010, 21:38
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Kerviel : le bouc-émissaire
6 octobre 2010 -
Communiqué Attac France
Jérôme Kerviel a été condamné à 3 ans de prison et 5 milliards d’euros d’indemnités ; la Société Générale, non seulement lavée de toute faute, mais présentée en victime. Le scandale est énorme. Jamais aucune multinationale, aucun PDG, aussi criminels soient-ils, n’ont été condamnés aussi lourdement que le lampiste Kerviel.
Catastrophe de Bhopal (20 000 morts) : 400 millions de dollars d’indemnités à la charge d’Union Carbide. Marée noire de l’Erika : Total a payé 92 millions d’euros d’indemnités. Catastrophe d’AZF Toulouse (31 morts) : 2 milliards d’indemnités, sans même une condamnation. Seul le fonds d’indemnisation des travailleurs forcés du nazisme a atteint les 5 milliards d’euros, dont la moitié seulement à la charge des groupes industriels et bancaires allemands.
Plus récemment, les banques internationales ont provoqué une crise financière qui a coûté des milliers de milliards de dollars et d’euros aux contribuables (les plans de sauvetage) et aux populations (le coût de la récession), provoquant une flambée du chômage et de l’austérité en Europe et aux Etats-Unis. Banquiers, PDG de fonds spéculatifs, « régulateurs » comme MM. Greenspan, Trichet et autres : aucun des responsables de cette dernière catastrophe n’a été inquiété. Tous continuent à bénéficier de leurs bonus, stock-options, parachutes dorés, et – pour ceux qui ont cessé leur activités coupables – de leurs retraites-chapeaux. Pratiquement rien n’a été fait - malgré les fanfaronnades du G20 - pour empêcher que cela recommence.
La Société Générale ne pouvait pas ignorer les pratiques de ses traders, Kerviel compris. Elle est la banque française la plus engagée dans les activités spéculatives à hauts risques, elle exige des rendements hallucinants à ses opérateurs : l’affaire Kerviel n’a pas éclaté par hasard à la Société Générale. Profitant des très faibles taux d’intérêt pratiqués par la Banque centrale européenne, la banque a réalisé 2,2 milliards d’euros de profits au seul premier semestre 2010. Notamment en achetant des obligations émises par les États grec, portugais et espagnol, qui doivent payer des taux d’intérêt exorbitants du fait de la spéculation. Jusqu’à quand cela va-t-il durer ?
Quelle que soit la responsabilité de Jérôme Kerviel, celle de son employeur et du système financier en général est infiniment plus lourde. Ce jugement illustre jusqu’à la caricature la complaisance des institutions – tribunaux, gouvernements et Parlements – vis-à-vis des dérives désastreuses de la finance. Attac va redoubler d’efforts pour mobiliser les citoyens contre cette impunité scandaleuse. La finance doit être mise au service de la société : il faut socialiser le système bancaire et construire les alternatives aux banques prédatrices.
Kristo
Publié le: Lun 28 Juin 2010, 18:35
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L'économie mondiale pourrait rechuter !
Boursier.com le 28/06/2010
L'économie mondiale est loin d'être sortie de crise, Pis encore, elle pourrait faire une rechute ! C'est en tout cas ce que craint la Banque des règlements internationaux (BRI) dans un rapport publié ce lundi ...
La banque des banques centrales recommande notamment aux Etats de mettre fin aux mesures de soutien prises au plus fort de la crise. "Conjugués aux vulnérabilités qui subsistent dans le système financier, les effets secondaires de soins intensifs appliqués sur une période aussi longue ne sont pas sans créer des risques de rechute" explique l'institution qui craint une dépendance de plus en plus forte des banques et des entreprises à ces aides publiques.
En outre, les banques centrales doivent procéder au relèvement de leurs taux. Tombés à un niveau extrêmement bas, ils "altèrent les décisions d'investissement, retardent la comptabilisation des pertes, accentuent la prise de risque et encouragent l'endettement" souligne la BRI.
L'institution rappelle aussi la nécessité d'assainir au plus vite les finances publiques des Etats pour éviter que les risques de volatilité financière, les dysfonctionnements des marchés et les tensions sur les financements ne réapparaissent.
Kristo
Publié le: Lun 22 Fév 2010, 1:34
Sujet du message:
Les Etats-Unis relèvent le plafond de la dette
5 février 2010 -
La Tribune
La chambre américaine des Représentants a voté jeudi en faveur d'une augmentation du plafond de la dette publique. L'agence de notation Moody's avait mis en garde les Etats-Unis, mardi, contre le dérapage à moyen terme des finances publiques qui pourrait entraîner une dégradation de leur note.
La Chambre américaine des Représentants a voté jeudi en faveur d'une augmentation du plafond de la dette publique, porté à 14.300 milliards de dollars, et elle a soumis ce texte à la signature du président Barack Obama. La Chambre s'est prononcée, par 233 voix contre 187, en faveur d'un relèvement du plafond de la dette publique de 1.900 milliards de dollars, ce qui évitera probablement aux élus d'avoir à revenir sur cette question politiquement sensible avant les élections de mi-mandat, en novembre.
Cette décision politique est clairement en ligne avec le discours sur l'état de l'union prononcé par le Président Barack Obama, fixant la priorité au soutien de l'économie et de l'emploi. Même si le Président a également mis l'accent sur la réduction des déficits en prônant notamment un gel des dépenses discrétionnaires sur trois ans et une hausse des impôts, ce vote laisse la porte ouverte à plus de dérapages des finances publiques, dans un contexte de forte défiance des marchés financiers et des agences de notation vis-à-vis des pratiques budgétaires laxistes.
L'agence de notation Moody's avait prévenu qu'en cas de croissance trop faible aux États-Unis, la note « AAA » de la dette du pays pourrait être menacée. Même si elle n'a aujourd'hui pris aucune mesure concrète, c'est-à-dire pas de dégradation de note ni de mise sous perspective négative, il s'agit d'une première alerte qui pourrait en entraîner d'autres plus sérieuses.
Le gouvernement américain prévoit un déficit public de 1.565 milliards de dollars soit 10,6% du PIB à la fin de septembre 2010, son plus haut niveau depuis la seconde guerre mondiale. Les mesures d'économies préconisées par le président devraient ramener le ratio de la dette à 8,3 % en 2011 et à 4,2 % dès 2013. Le président a émis un ordre exécutif pour créer une commission bipartisane chargée de s'attaquer à la réduction de la dette et des déficits. Le Sénat avait voté contre cette idée et les élus semblent peu désireux d'y participer.
Conscients de ces réserves face aux dépenses gouvernementales, les démocrates ont inclu dans le texte une disposition "pay as you go", selon laquelle toute nouvelle dépense doit être compensée par une économie équivalente ailleurs dans le budget. Une telle disposition a aidé le pays à transformer des déficits budgétaires en excédents dans les années 1990, ont fait valoir les dirigeants démocrates. Le président Obama a salué l'adoption du projet de loi en disant que la disposition "pay as you go" contribuera à "sortir d'une ère d'irresponsabilité et à remettre le pays sur une voie fiscalement viable".
Kristo
Publié le: Lun 22 Fév 2010, 0:06
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UBS bonus record pertes record UBS : 1,8 milliard de pertes, 2 milliards de bonus
10 février 2010 15:08,
Les mots ont un sens
, par Napakatbra
Un cas d'école. La plus grande banque suisse annonce une perte de 1,8 milliard d'euros et distribue... 2 milliards de bonus.
UBS, premier établissement financier suisse, a annoncé mardi une perte de 2,7 milliards de francs suisses (1,8 milliards d'euros) pour 2009. Un mauvais résultat qui semble toutefois sous-estimé, la banque ayant bénéficié d'un crédit d'impôts de 480 millions de francs. Elle aurait en outre transféré de nombreux produits négatifs vers sa division Corporate Center, dont les pertes ont atteint 956 millions de francs au quatrième trimestre.
Le point noir des résultats publiés hier est sans nul doute l'accélération des retraits de capitaux : 56,2 milliards de francs ont été retirés de la banque entre octobre à décembre, contre 37 milliards au troisième trimestre. En 2009, ce sont 147,3 milliards de francs qui ont ainsi quitté les coffres d'UBS. L'effet des multiples affaires judiciaires (US, Allemagne, France) ? En partie, mais pas seulement puisqu'en 2008, 226 milliards avaient déjà été soustraits.
Devant ce bilan catastrophique, le groupe a décidé d'octroyer une augmentation de 34% des bonus versés aux employés : 2,9 milliards de francs (2 milliards d'euros), soit plus que le montant de ses pertes ! Pour UBS, cette généreuse distribution colle parfaitement aux recommandations du G20. Forcément. L'argumentation est claire : "il faut à tout prix retenir nos meilleurs éléments".
En résumé : quand les résultats sont bons, on félicite les banquiers à grands coups de milliards. Quand ils sont mauvais, pareil... mais c'est pour éviter qu'ils soient encore plus mauvais !
Kristo
Publié le: Lun 22 Fév 2010, 0:04
Sujet du message:
Un trader balance sur BFM, fin décembre, édifiant :
http://www.youtube.com/user/tchelsoo#p/u/2/1p6Huhq6rp8
Kristo
Publié le: Ven 15 Jan 2010, 0:58
Sujet du message:
Dette américaine : le débit du tonneau des Danaïdes s’emballe
source: Agoravox
Ligne de crédit illimitée : c’est en substance ce que les 2 gros poids lourds du financement immobilier américain Fanny Mae et Freddy mac, sous tutelle depuis Septembre 2008, ont trouvé dans la hotte du père Noël : de 200 milliards d’aide maximale octroyée par l’agence fédérale à chacune (1), ce plafond a été propulsé dans la plus pure pratique du Holden poker ; No Limit. La politique économique est donc clairement établie jusqu’en 2012 : « too big to fail » assorti de perfusion illimitée. Non seulement Obama n’entend pas stopper l’hémorragie, mais il amplifie l’alimentation du trou noir.
Le contexte était pourtant particulièrement morose : les 2 groupes ont respectivement enregistré une perte respective de 120 et 70 milliards de perte après 9 trimestres dans le rouge : « Les deux sociétés ont déjà prévenu que 2010 serait une année très difficile. Le marché immobilier américain a connu une correction de ses prix sans précédent et rien ne laisse envisager qu’elle soit aujourd’hui totalement achevée. Les niveaux de transactions restent historiquement faibles, et les saisies se poursuivent à un rythme élevé tandis que la construction ne repart pas » (2) Oui, les saisies immobilières s’envolent : 1,7 millions en 2008, 2 millions en 2009, et la prévision pour 2010 est de 2,4 millions (3)
Ce sauvetage de Noël s’explique par le fait que le département du trésor à admis que les pertes des deux géants pourraient largement excéder les 400 milliards de dollars (4). Mais la crainte ne s’arrête pas là, car, outre les ménages en difficulté, vient s’ajouter un nouveau sport national, pratiqué par des joueurs parfaitement solvables, venant rejoindre le rang des mauvais payeurs, volontairement.
Les risques de défauts de remboursements de crédits prennent des proportions inédites, et ne concerneraient pas seulement les emprunteurs en difficulté, mais aussi les « défauts de paiements stratégiques ». Dans un article de Slate (5), « Si les grandes sociétés et les milliardaires n’hésitent plus à ne plus rembourser leurs crédits, pourquoi les simples particuliers devraient-ils le faire ? », il est fait l’analyse d’un phénomène nouveau qui consiste pour un emprunteur en capacité de rembourser à ne plus payer délibérément afin d’allouer ses liquidités à d’autres destinations, notamment pour délaisser un bien gagé dont la valeur s’est effondré (6)
Selon l’agence S&P, le défaut de remboursements d’obligations vendues au public a doublé de 2008 à 2009. George Brenkert, Professeur à l’université de Georgetown, en appelle à la moralité ! C’est dire à quelle misérable argumentation il faut recourir, c’est dire qu’il n’existe aucune prise sur ce phénomène qui gagne la classe moyenne et la classe aisée.
Dans une optique de prévisionnelle, le 24 décembre (encore !), le sénat américain a voté un relèvement du plafond de la dette américaine, qui approchait la limite légale : celui-ci est passé de 12.104 milliards de dollars, à 12.394, plus de 80% PIB américain, ou encore 6 ans de recettes annuelles sans les dépenses (en 2007 déjà, Ivachov disait que les Etats-Unis étaient hypothéqués à 10 fois leur valeur) (7) , pour un budget abyssalement déséquilibré, 2104 milliards de recettes par an, pour des dépenses de 3521 milliards, et une dette pondérée sur du court terme, devant être refinancée au 2/3 sur 4 ans (8).
Cette irruption des défauts de paiement dans le milieu solvable, qui n’entend pas être le dindon de la farce de l’effondrement du marché, pourrait bien renforcer la spirale qui a plongé le pays dans une fuite en avant autodestructrice depuis le début de la crise.
(1)
http://www.rfi.fr/contenu/20091225-fannie-mae-freddie-mac-obtiennent-nouveau-coup-pouce-gouvernement-americain
(2)
http://www.latribune.fr/entreprises/banques-finance/industrie-financiere/20091229trib000456846/fannie-mae-forte-baisse-du-portefeuille-hypothecaire-en-novembre.html
(3)
http://www.nytimes.com/2010/01/02/business/economy/02modify.html?hp=&pagewanted=all
(4)
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=newsarchive&sid=a2Z5GnTAPcuo
(5)
http://www.slate.fr/story/15031/faillite-credit-milliardaires-dettes-mauvais-payeurs-banques
(6)
http://housingdoom.com/2009/12/18/million-dollar-homes-defaulting-at-twice-national-rate/
(7)
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=5478
(8)
http://fortune.fdesouche.com/9570-la-crise-des-bons-du-tresor-americain
Kristo
Publié le: Mer 09 Déc 2009, 13:41
Sujet du message:
La Grèce est-elle au bord de la faillite ?
Libération 09/12/2009 - La situation financière du pays est inquiétante. Christine Lagarde «ne croit pas», cependant, que la Grèce puisse faire faillite.
La ministre des Finances Christine Lagarde a déclaré mercredi ne pas croire à l'hypothèse d'une faillite de la Grèce, surveillée attentivement par les agences de notations internationales en raison de l'ampleur de sa dette, mais a appelé Athènes à assainir ses finances.
«Je ne crois pas que la Grèce puisse faire faillite», a affirmé Mme Lagarde sur RMC, annonçant que son homologue grec Georges Papaconstantinou se rendrait mardi en France «pour parler justement de la situation des finances publiques grecques».
L’agence de notation Fitch a abaissé la note de dette à long terme de la Grèce (de A- à BBB+) en raison d’«inquiétudes» sur les finances publiques du pays et d’«incertitudes» sur la reprise économique, plombant les bourses européennes.
Cette décision est «importante car il s’agit de la première dégradation dans la zone euro», a souligné un rapport de Goldman Sachs.
Lundi, l’agence Standard and Poor’s avait déjà mis sous surveillance la note senior («A-») concernant les titres des banques grecques garantis par le gouvernement.
La Bourse d’Athènes (Athex) a immédiatement réagi, en chute de 6,04 % à la clôture.
La note de Fitch «reflète le manque de crédibilité que la Grèce a malheureusement accumulé ces dernières années ainsi que la situation économique extrêmement difficile», a déclaré le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou.
Mais il a estimé que les deux agences «ne tiennent pas compte des initiatives prises par le gouvernement (élu début octobre, NDLR) et que l’eurogroupe a qualifié de pas dans la bonne direction».
Soumises à de fortes pressions depuis la crise de Dubaï, la Grèce se trouve dans le collimateur en raison surtout de l’explosion du déficit public, prévu à 12,7% du PIB, et de la dette, à 113% du PIB pour la fin de l’année et à 120% en 2010.
Les craintes portent aussi sur l’incapacité éventuelle du pays de rembourser ses dettes.
Le gouvernement prévoit de réduire les dépenses publiques pour ramener le déficit public à 9,1% du PIB en 2010.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, s’est dit «confiant» dans le fait que la Grèce prendra «les décisions appropriées», écartant les scénarios d’une éventuelle faillite du pays.
La décision de Fitch a affecté les places européennes, également déprimées par une production allemande en baisse en octobre. Paris a chuté de 1,43%, le Footsie de Londres a cédé 1,65%, le DAX de Francfort 1,66% et l’Eurostoxx 50 1,62%.
L’euro, de son côté, accentuait ses pertes face au dollar (1,4737 contre 1,4819 lundi).
http://www.liberation.fr/monde/0101607606-la-grece-peut-elle-faire-faillite
Kristo
Publié le: Ven 27 Nov 2009, 14:29
Sujet du message:
La folie des grandeurs met Dubaï en difficulté
Iles artificielles en plein désert, gratte-ciel de 1 kilomètre de haut, hôtels paradisiaques..., les projets les plus extravagants deviennent réalité dans l'émirat de Dubaï.
Bruxelles (
L'Echo
) - Son objectif est clair : assurer son avenir dans l’après pétrole en devenant un paradis pour touristes fortunés. Mais on a beau détenir les sixième réserves mondiales de pétrole, on en est pas moins contraint d’emprunter pour financer la construction de ces gigantesques infrastructures.
Selon Standard and Poor's, les firmes publiques de Dubaï devraient honorer au cours des trois prochaines années des dettes de l’ordre de 50 milliards de dollars, représentant 70% du PIB de l’émirat dirigé par le Sheik Mohammed Bin Rashid Al Maktoum. Et c’est là que le bât blesse. De plus en plus d’investisseurs se demandent comment les entreprises locales parviendront à faire face à leurs engagements financiers.
La prime de risque à 5 ans de la dette du pays a beau s’être atténuée de 67% à 318 points de base, le pays n’en reste pas moins le huitième plus risqué sur le marché des CDS. Il s’avère même plus risqué que la Roumanie, c’est tout dire. On oublie que la crise financière a fait chuter les prix immobilier à Dubaï de 50% par rapport à leurs sommets 2008.
Il s’agit de la contraction la plus sévère à l’échelle de la planète. Et UBS anticipe encore une chute complémentaire de 30%. La situation est à ce point critique que le gouvernement de Dubaï a annoncé mercredi avoir levé 5 milliards de USD au titre de son programme de 20 milliards de USD de bons du trésor lancé en début d'année pour rembourser, notamment, une dette de 3,5 milliards USD du géant immobilier Nakheel qui vient à maturité le 14 décembre.
par Luc Charlier
Dubaï ne peut plus rembourser sa dette
Dubaï a demandé un délai supplémentaire de six mois pour le remboursement de sa dette de long terme. Il s'agit en grande partie de Dubaï World, le conglomérat le plus large de l'émirat, qui possède des dettes à hauteur de 59 milliards de dollars. Cette annonce a choqué les marchés financiers, tout le monde se demandant l'impact que pourrait avoir cette annonce sur les entreprises et l'économie au niveau mondial.
Bruxelles (L'Echo/afp) - Dubaï a fait trembler les marchés financiers ce jeudi. Le petit état émirat est pourtant davantage connu pour le luxe de ses hôtels, de ses iles artificielles et pour sa démesure. Mais mercredi, ce petit coin de paradis a été contraint et forcé à un retour brutal sur le plancher des vaches.
Ce brusque retour à la réalité a pris le visage de Dubaï World, le conglomérat le plus large, le plus représentatif mais aussi le plus endetté de ce petit membre des Emirats Arabes Unis ouvert sur le golfe persique.
"Dubaï World a l'intention de demander à tous ses créanciers et à ceux de Nakheel de repousser au 30 mai 2010 au moins le règlement des dettes arrivées à maturité", a indiqué dans un communiqué le Fonds de soutien financier de Dubaï, organisme chargé de gérer les retombées de la crise sur l'économie de l'émirat.
En Résumé et sans détours : Dubaï World et sa filiale immobilière Nakheel ne savent plus payer. Touchés de plein fouet par la crise après des années de boom, l'Emirat n'arrive plus à se défaire de sa dette de long terme.
ET LA SPIRALE S'ENCLENCHE
A-t-on des dettes de Dubaï dans nos comptes ? Voilà une question qui a du faire le tour du monde des entreprises financières et des salles de marché. Une situation qui n'est pas sans rappeler les tristes heures des subprimes. Avec 80 milliards de dollars de dettes en 2008, il ne fait nul doute que la créance dubaiote doit être insérée dans nombre de fonds.
L'Asie a été la première victime de l'annonce du pays aux tours kilométriques, les obligations islamiques (soukouks) y ont reculé de 15%.
L'agence de notation financière Moody's a été la seconde à dégainer. Elle a réagi en rétrogradant six importantes compagnies du gouvernement de Dubaï.
Moody's a notamment passé DP World, relevant de Dubai World, de A3 à Baa2, comme la compagnie d'électricité et d'eau (Dubai Electricity and Water Authority), et le géant immobilier Emaar Properties de Baa1 à Ba2.
"Un rééchelonnement de la dette indiquerait que le gouvernement se prépare à permettre à une entreprise qui lui est liée de ne pas honorer ses obligations", a noté l'agence.
La décision de Standard and Poor's va dans le même sens. Elle a rétrogradé la notation de cinq entreprises, dont DP World et Emaar Properties. L'agence estime que la décision de mercredi "représente l'échec du gouvernement de Dubaï à apporter un soutien financier opportun" à une société de premier plan.
DUBAÏ OU COMMENT ATTIRER LES PETRODOLLARS
A l'inverse de nombreux voisins, Dubaï ne bénéficie presque pas des revenus du pétrole. La stratégie du pays a donc été d'attirer au maximum les richesses de la région et du monde entier. Pour se faire le créneau du luxe et de la démesure ont été la norme.
Le pays est en effet davantage réputé pour ses projets immobiliers mégalomaniaques que pour quoi que ce soit d'autre. La crise a néanmoins remis l'église au milieu du village. La démesure ça a un coût et il atteint au moins 80 milliards de dollars.
"Le marché s'était habitué à l'idée de la dette de Dubaï et s'attendait à un règlement de la dette de Nakheel en décembre 2009", a déclaré Monica Malik, économiste de la banque EFG-Hermes.
"Les obligations de Dubaï pour 2010-2011 sont déjà importantes", a-t-elle souligné. Dubaï devrait régler 13 milliards de dollars de dettes en 2010 et 19,5 milliards en 2011.
Paradoxalement, l'annonce de Dubaï suit celle du lancement réussi d'une tranche de 5 milliards de dollars de bons de trésor au profit de l'émirat qui a été totalement souscrite par deux banques d'Abou Dhabi.
La tranche fait partie d'une enveloppe de 20 milliards de dollars, dont la moitié a été souscrite il y a quelques mois par la banque centrale des Emirats arabes unis, ce qui a été interprété comme un signe de soutien d'Abou Dhabi.
Dubaï a précisé que la nouvelle tranche ne serait pas utilisée pour soutenir Dubai World qui doit faire l'objet d'une restructuration confiée à la société britannique Deloitte.
A elle seule, Dubaï World pèse pour 59 milliards dans la dette totale de ce petit pays qui risque de connaître des mois difficiles.
B.E. (c) - L'Echo
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