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[quote="sigir"]Je ne comprends pas le titre : "Les flics de Copenhague sont-ils des porcs ?" J'ai l'impression de voir les même images en Italie et en France. Les flics dans les pays occidentaux semblent avoir eu des consignes ces dernières années. Le libéralisme ne peut exister qu'avec la répression.[/quote]
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Message
Kristo
Publié le: Lun 08 Fév 2010, 0:32
Sujet du message:
La journée d’un interpellé ordinaire
Dans les démocraties nouvelles, des policiers en civil vous arrêtent en marge d’une manifestation autorisée et vous emmènent passer quelques heures dans une cage. Danemark, 2009.
Nicolas Haeringer - 18 décembre 2009 -
Reporterre
Le 16 décembre, nous étions probablement plus de cinq mille, peut-être dix mille, à manifester sous le slogan « Reclaim Power ». Une manifestation autorisée par les autorités danoises, parfaitement légale, donc. Nous formons le « bloc bleu », et devons rejoindre les délégués à la COP15 qui doivent quitter le Bella Center, pour protester contre l’accord qui se dessine, et mettre en lumière les solutions portées par le réseau Climate Justice Now !, les organisations participant au Klima Forum, etc.
Au même moment, quelques centaines d’activistes se retrouvent un peu plus à l’Ouest, avec pour objectif de s’approcher le plus possible du Bella Center. Enfin, le Bike Bloc est censé créer des diversions un peu partout dans le quartier, et ainsi occuper la police, pour laisser plus de chances aux autres blocs.
Pour le Bloc bleu, rendez-vous est donné à la gare de Tarnby, au sud-est du Bella Center, vers lequel nous devons marcher. Peu de monde à l’arrivée, j’en profite, avec d’autres militants des réseaux Climate Justice Action ! et Climate Justice Now !, pour caler les derniers détails. Pas mal de choses à régler, d’autant que le camion sono est en retard. Surtout, la crainte d’arrestations rend tout le monde un peu méfiant. La banderole de tête doit être tenue par quelques militants internationaux. Aussitôt après, un bloc compact de militants rompus à l’action directe non-violente est censé assurer la sécurité du cortège, entouré dans son entier par un cordon de militants, pour éviter que la police ne puisse y pénétrer.
Il faut donc s’assurer que chacun soit à sa place au début de la manif, et rester en contact permanent, ou presque, avec les délégués qui sont à l’intérieur du Bella Center, pour qu’ils sortent au moment où nous arrivons. Bref, passer des coups de fil, courir d’un bout à l’autre de la manif, faire des allers-retours. Rien de bien méchant, rien que de très classique. Et puis ça tombe bien, j’ai un portable danois, et un portable français.
Au bout d’une petite heure, je m’éloigne de quelques mètres du cortège, pour regarder le plan de la ville, à un arrêt de bus, histoire de savoir où nous en sommes, et de donner aux copains à l’intérieur du Bella des indications un peu plus précises sur le moment où ils doivent sortir.
La scène suivante ne dure que quelques secondes. Elle commence par une bousculade, et s’achève dans un jardin. Je suis soulevé de terre, je vois des cagoules, des matraques télescopiques, et la rue qui défile, sans que je ne marche ni ne coure. Pendant un instant, panique : et si c’était des militants d’extrême-droite qui m’enlevaient, comme ça, pour casser du gauchiste ? Un instant seulement : j’entends les premiers « police, police ». Jamais je n’aurais cru être soulagé d’être en les mains de flics, mais c’est presque le cas à ce moment là.
Des flics en civil, donc. Ils sont cinq ou six, et me jettent sur le sol d’un fourgon, qui démarre aussitôt, en trombe. J’ai juste le temps de leur dire « I won’t resist, you don’t need to hurt me ». Je suis maintenu par deux flics, qui me tiennent sous les aisselles. Les flics s’informent : « you understand English ? », puis m’informent : « you have been arrested by the danish police, because we consider that you are a threat to the public order. You have the right to remain silent. We will bring you to the climate jail, you know what it is ? ». « Vous avez été arrêté par la police danoise parce que nous pensons que vous êtes une menace à l’ordre public. Vous avez le droit de rester silencieux. Nous allons vous emmener dans la prison climatique, vous savez ce que c’est ? ». Tout est donc dans ce « nous pensons ». Des supputations, et aucune présomption d’innocence. On s’arrête, la porte latérale s’ouvre sur une haie, qui s’ouvre sur un jardin, et un cabanon. Mauvais film : et s’ils me cassaient la gueule là-bas derrière ?
La scène suivante va durer 7 heures. Je descends dans le jardin. Fouille au corps, de mes affaires, et premier relevé d’identité. Dans mon sac, quelques autocollants « strip the cops » (déshabillez les flics, COP se référant également à la Conference of Parties de l’ONU). Et ça commence à tourner : vu qu’ils m’arrêtent pour un trouble que je n’ai pas encore commis mais qu’ils pensent que je vais commettre, ils ont sans doute l’esprit assez tordu pour considérer que ces stickers sont un appel à la violence contre agents dépositaire de l’autorité publique.
De fait, déshabiller un flic n’est pas aisé, et par ce froid, c’est sûr que ce serait criminel. Mais les flics sont plutôt joviaux, et corrects. Sensation étrange, c’est un peu comme s’ils annonçaient, avec un grand sourire : « Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer. Peut-être que vous allez finir en détention préventive, voire passer en comparution immédiate. Mais ça n’est pas si grave. Au fait, vous voulez un verre d’eau ? Excusez-nous, mais on doit vous mettre des menottes, c’est la procédure ». Bon, ils ne m’ont pas dit exactement ça, mais l’esprit y est, et ils m’ont passé des bracelets rislan.
Le jardin n’est pas attenant à un commissariat secret. Nous sommes sur la propriété d’un danois, qui sort de chez lui, intrigué, et visiblement un peu agacé, peut-être apeuré aussi (maintenant que je ne vois pas que leurs rangers, leurs cagoules et leurs matraques, je leur trouve un petit côté « Ya Basta ! », mais l’impression « milice d’extrême droite » est tenace). Je remercie le propriétaire de nous accueillir ainsi, et jette un coup d’œil vers la rue. « Don’t even try to run », me dit l’un des flics : « with you arms locked, you would fall on the ground » (N’essayez pas de courir, avec vos bras attachés, vous tomberiez par terre). Vu qu’il est plutôt balèze je lui dis que de toute manière, c’est à peu près sûr que je cours moins vite que lui.
La fouille est finie, ils me font signe de rentrer vers le fourgon. Je m’assure qu’ils n’ont rien perdu : passeport, portefeuille, téléphone : « yes, we have your two cell phones » (Oui, on a vos deux téléphones portables), avec un regard entendu. Je leur demande si je peux pisser : « I guess this is my last opportunity for the next hours » (Je suppose que je ne pourrai plus le faire dans les heures prochaines). Ils m’assurent que non. Comme ça n’est ni mon jardin, ni leur commissariat, je n’insiste pas.
Ils me font monter dans le van, et me montrent l’arrière « sit down here » (Asseyez-vous). Je fais mine de m’asseoir sur le siège du fond. « No, sit on the ground » (non, par terre) : le van a juste assez de siège pour les flics, ils n’allaient quand même pas me passer le leur. Et là, attente. Ils rigolent, mangent des sucreries, qu’ils se passent sous mon nez. Si je n’étais pas assis par terre dans un fourgon de la police danoise, et que les types autour de moi n’étaient pas des flics en civil qui venaient de m’arrêter, le moment serait presque agréable.
Ca tourne toujours un peu. Tadzio Mueller a été arrêté la veille, par des flics en civil, dans des conditions similaires : une arrestation ciblée, dans la foule. Il est depuis inculpé pour incitation à la violence. Même scenario ? Pas le temps d’y penser plus, le fourgon repart. Quelques mètres seulement. Le temps pour un autre camion de nous rejoindre. Je suis transféré d’un fourgon à l’autre, et change d’équipe. Les civils retournent probablement à la manif, avec leur fourgon. Rationalisation de la répression, premier acte.
Avant de monter dans le nouveau van, ils me prennent en photo, avec l’un des flics qui m’a arrêté. Vu qu’il avait tiqué sur mes cartes de visite, je lui demande « would you mind sending me the picture, you’ve got my email ? » (Pourriez-vous m’envoyer la photo, vous avez mon adresse électronique). Toujours rien reçu, mais ça viendra peut-être. La photo est imprimée, ils l’accrochent à mon sac : rationalisation de la répression, deuxième acte.
Je monte, j’ai un siège à moi, et même une ceinture de sécurité. Il ne sont plus que deux pour s’occuper de moi : rationalisation de la répression, troisième acte.
Et on part. Direction la climate jail ? Non, direction un troisième fourgon, cellulaire, celui-ci. Rationalisation de la répression, quatrième acte.
Il y a déjà du monde dedans, des Allemands. Dans ma cellule, Fred (prénom changé). Il a été arrêté alors qu’il tentait de franchir les grilles protégeant le Bella Center, comme tout le green bloc. On repart. Après quelques minutes, on distingue, à travers les hublots, des immeubles et des maîtres-chiens sur la gauche, un bâtiment blanc tout moche et des grilles sur la droite. On doit être arrivés à la climate jail. La portière s’ouvre, et rentre Aneke (prénom modifié aussi). Les cellules du fourgon sont mixtes. Pas super pour l’intimité (les types d’à côté sont dedans depuis longtemps, sans accès à des toilettes). Limite humiliant. Rationalisation de la répression cinquième acte.
En fait, Aneke vient de se faire arrêter. On est dans la zone rouge, le bâtiment tout moche, c’est le Bella Center. Elle est rentrée sans soucis, mais a eu peur des chiens et a donc préférer se faire arrêter : ‘UN security, on y rentre plus facilement qu’on en sort’. On en profite pour s’informer de ce qui s’est passé. Apparemment, une partie du bike bloc n’est pas loin. Bonne nouvelle, donc.
Et on repart. Direction la climate jail, cette fois pour de bon. Réouverture de la portière. « Nicolet ? » demande un flic en ouvrant la première porte, et en prenant mon sac. Avantage de la photo, scotchée par la deuxième équipe de flics qui m’a prise en charge, le flic se rend tout seul compte que d’une, il cherche un Nicolas plutôt qu’un Nicolet, et que de deux, ce n’est pas l’Allemand qu’il s’apprêtait à faire descendre. Rationalisation de la répression, sixième acte.
Il me fait donc descendre, et entrer dans le hangar. Boucan d’enfer à l’intérieur, registre « No justice, no peace, fuck the police » : je ne suis pas le seul a avoir été arrêté. Dans le hangar, plusieurs comptoirs, ambiance guichet d’embarquement d’une compagnie aérienne. Rationalisation de la répression, septième acte.
Un flic me prend mes affaires, les examine à nouveau, pendant qu’un autre m’amène vers une sorte de tableau blanc. Au feutre effaçable, un numéro, un nom et une date de naissance, qu’il efface aussitôt, et remplace par les miens, avant de prendre en photo de face, profil droit, de dos, profil gauche. Je suis le numéro 056, du panneau n°3, il y en a une bonne dizaine. Rationalisation de la répression, huitième acte.
Ils m’ôtent mes bracelets rislan. Retour au guichet. Je demande si je peux prendre mes boules quies avec moi. C’est mon côté petit-bourgeois. Le bruit m’empêche de dormir. Et quitte à passer la nuit là-dedans, autant roupiller un peu, histoire d’être en forme si, par le plus grand des hasards, je devais passer devant un juge le lendemain. Un des trois flics accepte. Il pose les boules quies sur la table. Un de ses collègues les remet dans la boîte où sont mes affaires. Le flic sympa les remet sur la table, et dit un truc en danois au méchant. Comme d’habitude, chez les flics, c’est le méchant qui gagne : les boules quies retournent dans la boîte. Tant pis pour le juge et mon confort petit bourgeois.
Ils me font enlever mes chaussures, et prendre ma boîte en plastique, puis m’amènent dans le hangar attenant. La photo qui circule depuis le début de la COP15, et ce que racontent les copains arrêtés la semaine passée était donc vrai : des cages, côte-à-côte, deux mètres de haut, trois de large et neuf de long. Je suis dans la cage 25. Il y a en a au moins 40. Au centre, des remorques, qui servent de toilettes. On trouve les mêmes à Cristiania. Rationalisation de la répression, neuvième acte.
Les voix de la rationalisation sont parfois impénétrables : dans ma cage, nous sommes deux. Ils sont sept dans celle d’à-côté, et continueront à la remplir, jusqu’à douze. Tous, ou presque, Allemands, tous, ou presque, arrêtés dans le green-bloc, tous, ou presque, plutôt tendance black-bloc. Mes compagnons de fourgon cellulaire arrivent une bonne heure et demie plus tard. Ca gueule dans tous les sens, contre les flics. Pas le meilleur moyen de s’assurer un séjour aussi bref que plaisant dans cette prison ou dans une autre, mais je n’ose pas vraiment dire à mon voisin que ces insultes ressortissent d’une tactique politique dont l’efficacité m’échappe. Les flics amènent de l’eau à certaines cages. J’en demande, réponse « yes, but you’ll have to wait a little, we are very busy » (Oui, mais attendez un peu, on est très occupés). C’est sûr qu’à force de multiplier les arrestations arbitraires, on a beau être nombreux, on est vite en sous-effectif.
Dès qu’un flic vient chercher quelqu’un, il se dirige sans hésiter vers la cage en question, et, grâce aux photos collées sur les boîtes, repère la tête qui correspond au nom qu’on lui a donné. Rationalisation de la répression, dixième acte.
Trois officiers viennent me chercher. « We’re going to the station, where you will be questioned » (on va au poste, où vous serez interrogé). On remet les bracelets rislan. Côté petit bourgeois, deuxième acte : « not too tight, please » (pas trop serré, s’il vous plait), je leur demande. « Are you going to resist ? » (allez-vous résister), me répond un officier. « Well, I guess you’re stronger than me, so I won’t » (non, je suppose que vous êtes plus fort que moi), je leur rétorque, moyennant quoi, ce sera moins serré, tellement que c’en est inutile. On sort par la porte arrière, camionnette banalisée. Et ma petite boîte, avec ma photo dessus, me suit encore. Rationalisation de la répression, onzième acte.
Pas de sirène cette fois-ci. On arrive dans un parking souterrain, au fond duquel s’ouvre un portail, derrière lequel se trouve un autre parking, plein de véhicules banalisés. La portière de la voiture ne s’ouvre pas. Le flic qui est à l’arrière essaie de l’ouvrir, sans succès. « I guess you’re under arrest too » (Vous êtes arrêté, je suppose), je lui dis. « Yes probably », il répond. « So tell me, what have you done » (Alors dites-moi ce que vous avez fait). Il hésite : « well, I don’t know, bad behavior probably » (Sais pas, mauvaise conduite, probablement). Une arrestation préventive de plus ?
Non, finalement, la porte coulisse. Heureusement pour le flic, et tant pis pour moi. Une petite porte s’ouvre dans le parking. Derrière, cinq flics. Grands sourires de circonstance. Et ma boîte, toujours, qui me suit, jusqu’à la porte de ma cellule. En béton, la cellule, individuelle, cette fois, avec un ‘vrai’ matelas, et frigorifique. On m’amène une couverture, et des fruits, et bientôt un compagnon. Il était dans la cage à côté de la mienne, et pense être transféré ici parce qu’il s’est rebellé. Il « pense », parce qu’on n’en sait rien. Quand je demande à mes chauffeurs ce qui va se passer, ils me disent « We don’t know. We’re just doing the transport » (On ne sait pas. On ne s’occupe que du transport). La division du travail est un bon moyen de noyer l’info, et de nous maintenir dans l’incertitude. D’ailleurs, il n’y a d’horloge nulle part. Impossible de savoir depuis combien de temps je suis arrêté. Ca n’aide pas à faire valoir des droits. Rationalisation de la répression, douzième acte.
Au bout d’un moment, deux officiers arrivent, et me demandent si je les autorise à récupérer des données de mes deux téléphones. Je réponds que je souhaite d’abord parler à un avocat, leur rappelle que c’est mon droit, et que je n’ai pas encore pu passer mon coup de fil. Sa réponse : votre situation dépend de ce qu’on trouvera dans vos téléphones. « Si on trouve des choses, vous pourrez appeler un avocat ». Gros coup de lassitude : ils sont tous aimables, répondent à chaque demande en disant que ça va aller vite, et au final, je n’en sais pas plus qu’il y a 5 heures ? 6 heures ? 7 heures ? Je n’en sais trop rien. De toute manière, que je les autorise à toucher à mes téléphones ou non, ils le feront probablement. Vu qu’il n’y a rien de sensible, que des numéros publics, j’accepte. Pas très glorieux, tout ça. Côté petit bourgeois, troisième acte. On m’annonce alors qu’ils reviendront m’interroger plus tard.
Deux heures après, je suis libéré. Aucune charge n’est retenue contre moi. Au final, pourquoi ai-je été victime d’une arrestation ciblée et « préventive » ? Parce que j’avais été identifié comme l’un des coordinateurs de la manif, par ailleurs autorisée par les autorités ? Parce que je connais des militants et des activistes internationaux ?
Et quelle est l’infraction, ou le crime, que cette arrestation était censée prévenir ? J’ai passé au moins 6 heures en garde-à-vue, sans avoir pu passer le coup de fil auquel j’ai droit, et que j’ai demandé à pouvoir passer à peu près toutes les 30 minutes. Je n’ai eu aucune information sur ce qui se passait, si ce n’est « on va vous emmener d’ici à là ». Mais je n’ai eu affaire qu’à des flics aimables, corrects. C’est tout juste s’ils ne m’ont pas accompagné jusqu’à la gare, à ma sortie du commissariat, pour s’assurer que je ne m’égare pas en rentrant.
Être poli, affable, et souriant : un pas vers l’humanisation de la répression ? Pas du tout, rationalisation, treizième et dernier acte : un moyen de noyer le poisson, de ne donner les infos qu’au compte goutte, et de balader les personnes en garde-à-vue à sa guise. À la « climate jail », les flics remettent à chaque gardé à vue trois pages, avec les droits des personnes arrêtées, dans leur langue maternelle (ils ont au moins danois, français, anglais et allemand). Transparence ? Pas si sûr : ainsi « la garde-à-vue ne devra pas excéder six heures, si possible ». Et « dans le cas d’une arrestation lors d’un rassemblement collectif (une manifestation par exemple) la garde-à-vue ne devra pas excéder douze heures, si possible ». Tout est dans le si possible, laissé à l’appréciation de la gigantesque machine policière déployée par le Danemark. « Si possible » : on se croirait à la COP : nous réduirons les gaz à effet de serre, « si possible ».
Une machine bien huilée, rationalisée à l’extrême, dans laquelle le militant arrêté n’est qu’un objet, celui là même qu’il faut gérer avec le plus d’efficacité possible. C’est-à-dire, entre autres, sans lui communiquer d’informations sur ce qui lui arrive. Pour la simple et bonne raison que ce qui lui arrive, c’est l’absurde, l’arbitraire, et que le lui dire, le reconnaître, entrerait en contradiction totale avec la rationalisation des procédures de répression prévues par les lois spécialement votées avant la COP15. Lois qui ne seront sans doute jamais abrogées… et s’appliqueront donc désormais à toute manifestation organisée au Danemark.
Tadzio, Styne et Tina sont, aux côtés d’une bonne dizaine d’activistes, maintenu-e-s dans les geôles danoises. Tou-te-s trois ont été arrêtés par des agents en civil. Styne et Tina étaient sur le camion qui transportait la sono du bloc bleu. Manif autorisée, camion inclus. Ils/elles seront prochainement jugé-e-s, et sont inculpé-e-s d’incitation à la violence : l’arbitraire ne dure pas toujours seulement six ou sept heures. Dans leur cas, s’ils et elles sont condamné-e-s, il pourrait bien durer plusieurs années.
La pétition pour demander la libération des activistes détenus se trouve ici :
http://www.petitiononline.com/Tadzio/petition.html
Tutur
Publié le: Mar 12 Jan 2010, 15:21
Sujet du message:
C'est de la folie cette vidéo!! On voit les flic sans pudeur en train de tabasser a la matraque n'importe quel manifestant qu'ils croisent! C'est de la pure pure folie, ça me révolte!!!
sigir
Publié le: Dim 10 Jan 2010, 22:54
Sujet du message:
Je ne comprends pas le titre : "Les flics de Copenhague sont-ils des porcs ?"
J'ai l'impression de voir les même images en Italie et en France. Les flics dans les pays occidentaux semblent avoir eu des consignes ces dernières années. Le libéralisme ne peut exister qu'avec la répression.
Kristo
Publié le: Sam 02 Jan 2010, 20:42
Sujet du message: Ultra violence policière
Voilà une vidéo montrant la violence des flics à Copenhague.
Franchement elle est terrible. Ils frappent des femmes, des hommes, à terre, non-violents... ils les gazent à bout portant à terre...
Tout ça pour dégager un sit-in... incompétence et ultra-violence, c'est lamentable.
Elle a été retirée de youtube, mais elle est encore sur dailymotion.
http://www.dailymotion.com/video/xbkkij_les-flics-de-copenhague-sontils-des_news
Kristo
Publié le: Mar 22 Déc 2009, 1:17
Sujet du message:
Des images des arrestations à Copenhague.
Ca fait froid dans le dos.
Source
pascal
Publié le: Sam 19 Déc 2009, 14:16
Sujet du message:
Kristo
Publié le: Ven 18 Déc 2009, 1:21
Sujet du message:
Copenhague: 18 Français expulsés
AFP 16/12/2009
La police danoise a expulsé mercredi vers la France dix-huit jeunes Français interpellés la veille après avoir occupé un local qu'ils refusaient de quitter au Forum sur le climat, le sommet alternatif, près de la gare centrale de Copenhague.
"Dix-huit Français arrêtés mardi ont été expulsés pour troubles de l'ordre public", a déclaré une porte-parole de la police . Selon le collectif Climate Justice Action (CJA), les Français interpellés sont membres d'une association française "Roule Ma Frite" qui milite pour le recyclage en carburant.
Par ailleurs, un juge à Copenhague a ordonné aujourd'hui la garde à vue pendant trois fois 24 heures d'une des figures de proue de CJA, l'Allemand Tadzio Mueller arrêté mardi après la conférence de presse annonçant une grande marche mercredi sur le Bella Center, a indiqué une source judiciaire.
La police a inculpé Mueller de violences envers un policier et incitation au désordre public et demandé sa mise en détention provisoire. Mais cette demande a été rejetée par le juge qui a estimé les éléments à charge insuffisants, et décidé d'une simple garde à vue en attendant des preuves plus tangibles.
Arrestations à gogo à Copenhague
Politis
mercredi 16 décembre 2009 par Claude-Marie Vadrot
Utilisant toutes les ressources d’un nouveau logiciel de police installé dans son quartier général grâce à une étroite collaboration avec la société Macintosh, la police a procédé ce mercredi matin à de nombreuses interpellations préventives devant le centre de la conférence climat transformé en bunker.
Des interpellations se traduisant la plupart du temps par des arrestations, les gardés à vue étant ensuite emmenés pour une durée indéterminée au centre de la police de la ville. A l’intérieur les membres de Amis de la Terre et leur président ont été raflés et expulsés. Depuis l’expulsion ils résistent par un sit-in dans l’entrée de la conférence d’où les services de sécurité des Nations Unies n’osent pas les toucher, la police danoise ayant refusé d’intervenir à l’intérieur d’un territoire de l’ONU.
Des manifestations de soutien ont éclaté à l’intérieur, reléguant les discussions byzantines de l’assemblée plénière à l’arrière-plan. Pour avoir soutenu les expulsés, José Bové a été arrêté et n’a dû son salut qu’à son statut de parlementaire et à l’intervention d’un responsable des Nations Unies d’échapper à une arrestation-expulsion définitive. Aux alentours du centre de conférence, les charges de police et les arrestations se poursuivaient encore à 14h30, les stations de métro proches ayant été fermées.
Kristo
Publié le: Mer 16 Déc 2009, 13:31
Sujet du message:
«Ça ressemblait vraiment à une opération de com de la police»
Récit
Libération 14-12-09
Cyril Peyramand, documentariste, a passé son samedi soir dans la «prison climat» de Copenhague. Interpellé avec plus de 900 autres personnes lors de la grande manifestation du week-end, il raconte une opération rodée qui a viré à l'improvisation.
SYLVAIN MOUILLARD
Barbe de trois jours, petites lunettes, sweat-shirt. Il est près de minuit dimanche dans le Climate Express (le train des activistes qui ont fait le voyage pour la grande manifestation du week-end à Copenhague) quand Cyril Peyramand vient raconter son histoire. La veille, il a été arrêté près de huit heures par la police danoise, comme plus de 900 autres personnes. Son tort: avoir participé à la grande manifestation de samedi. Ce documentariste de 37 ans, qui accompagne la vingtaine de militants du collectif basque Bizi, auquel il consacre une web-serie, livre son témoignage.
«J'étais à la fin du cortège, sur une avenue assez large, en train de faire des plans pour mon reportage. Sur le côté, il y avait quelques dizaines jeunes en noir, pas forcément masqués, du genre de ceux qu'on appelle les black blocks. Je n'ai vu aucune provocation de leur part, pas de casse ni de jets de pierres. Il était 15h30 quand les policiers ont bloqué l'avenue avec une rangée de camions. J'en ai vu 150 à 200.
Deux groupes ont été constitués. Avec plusieurs centaines de personnes, pas moins de 700, nous étions coincés dans une sorte de no man's land entre les fourgons et le cordon policier. Sans possibilité de bouger.
Quand aux jeunes en noir, un peu plus loin, ils ont été coincés contre un mur. J'en ai compté une cinquantaine. Leur interpellation s'est déroulée comme à la parade, sans échange de coups; les mecs ne résistaient pas. Cela donnait même l'impression que les policiers offraient la scène aux caméras qui étaient là, à côté. Ils montraient quand ils leur passaient les menottes en plastique. Pendant ce temps, je continuais à filmer la scène, qui selon moi ressemblait vraiment à une opération de com de la police.
Au sein de mon groupe, toujours bloqué, il y avait des membres d'Attac Allemagne, des anars, des témoins de Jéhovah qui assuraient l'ambiance musicale. Les policiers ne nous ont pas donné d'explications. Ils nous ont juste dit qu'il y avait des éléments dérangeants et masqués dans la manifestation. Ils étaient très calmes, parlaient d'une mesure «préventive». Certains semblaient gênés, voire désolés.
Puis, ils ont amené des chiens qu'ils ont disposés en face de nous. Peu à peu, ils ont restreint notre périmètre et ont commencé à embarquer les gens un par un. Les premières personnes sur la liste étaient les caméramen et photographes. La plupart des gens présents ne savaient pas pourquoi, ne comprenaient pas ce qui se passait.
«Créer un genre d'images choc»
On m'a attaché les poignets avec les bracelets en plastique, dans le dos. On est resté assis là pendant 2h30, encastrés les uns contre les autres en chenille, sur 8 ou 9 rangées. Je leur ai dit que je connaissais mes droits, qu'ils ne pouvaient me garder que 12 heures. Eux m'ont juste expliqué qu'ils ne pouvaient pas me dire pourquoi j'étais retenu.
Quelques personnes ont commencé à protester: certaines avaient mal aux jambes, envie d'aller aux toilettes. Parmi ces gens, il y avait aussi des Danois, qui se trouvaient là un peu par hasard. Je me souviens d'une femme, la quarantaine, habillée classe avec son manteau rouge.
On est resté assis comme ça jusqu'à 20 heures. En fait, ils n'avaient même pas assez de bus pour nous envoyer en prison (le centre de détention spécial climat, dans le quartier de Valby, ndlr). Je suis parti parmi les derniers dans un bus siglé «Voyage touristique à Oslo». D'autres ont été embarqués dans des bus de flics.
On est arrivé devant un grand bâtiment carré, type bunker. On est resté finalement trois heures dans le bus, devant les portes d'entrée de la prison, moteur allumé. Ils n'avaient pas assez de personnel pour faire descendre tout le monde. Ils nous ont laissés aller uriner, nous ont même servi de l'eau, qu'ils nous faisaient boire au goulot, puisqu'on portait toujours nos bracelets.
Et puis finalement, vers 22h50, un policier est venu annoncer qu'ils allaient relâcher tout le bus après avoir procédé à un simple contrôle d'identité. Ils nous ont même ramenés jusqu'à un arrêt de métro, nous indiquant l'itinéraire à suivre.
Outre le côté humiliant de l'interpellation, j'ai trouvé cette opération grotesque, par son côté démesuré et presque improvisé. J'ai aussi eu peur que les médias n'anglent leurs reportages uniquement sur les débordements et pas sur la manifestation unitaire et ses enjeux. Comme les ONG, j'ai l'impression que les flics savent créer un genre d'images choc, propices à la déstabilisation ou décrédébilisation.»
Et un (très intéressant) témoignage en réaction à cet article :
kerlerouge (0)
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Ce que j'ai vu (et vecu) personnellement
Je tiens a laisser ce temoignage afin que tous ceux qui auront le courage de manifester leur opinion dans le futur le fasse en connaissant la situation de l'encadrement des manifestations politiques.
J'y etait, je me suis fait embarquer. Je etais au deuxieme rang sur la photo des gens assi en rangs, pres d'un resto chinois s'appelant go away. Dans le meme groupe que cette personne puisqu'il y'avait effectivement des Hare krishna dans notre carre assis (et non des temoins de jehovah)
Voila comment cela c'est passe tres exactement. Ce que le responsable de greenpeace (ailleurs dans les medias) appelle le black block n'est probablement en fait que le cortege des jeunesses du syndicat anarchiste suedois SAC (syndicat tout a fait legal, un des plus anciens de suede et des plus actifs) qui fermait le cortege et dont je suis un membre. J'ai defile en arriere avec les jeunes du syndicat. Nous nous habillons en noir, avons des cagoules, des lunettes, des habits excentriques, nous chantons crions fort, nous exprimons, mais nous ne venons pas dans une manifestation dans un but autre que de montrer nos opinions de facon incisive. Il existe d'autre lieu pour des actions concretes (blocage d'entreprise, de lieux de travail ne respectant pas les regles etc...). Le SAC est avant tout un syndicat qui croit a l'autoorganisation, la fraternite et l'autogestion et qui essai de changer les choses concretement pour des milliers de travailleurs et de precaires en suede, de facon autonome et sans encadrement salarie afin de maintenir toute independance financiere (les travailleurs defendent les travailleurs).
On criait simplement Aaa.anticapitalister, anarchia total liberta etc. Soudain, sans que je n'ai pu voir rien arriver et surement aucune provocation, la police nous a encerclee avec quelques autres alternatifs et les trotskyste ainsi que de nombreux manifestants non affilies. Il faut savoir que les membres du syndicats savent comment reagir, manifestent groupes dans un enclos de banderolles pour eviter l'entree des provocateurs (police ou autre). Tout s'etait bien passe donc et a l'arriver des policier nous avons de suite compris qu'il s'agissait d'un exercice d'intimidation mais nous pensions que cela irait vite et qu'il ne ferait que nous disperser et regarder nos passeports.
En fait non. Ils ont sorti les chiens qui gueulaient, ils etaient en tenu complete et on etait pas rassuré, ayant peur que des provocateurs soient introduit dans l'enclos puis que l'on se mette a nous frapper. Alors on s'est tous assi a genoux, ceux de devant on leve les mains pour montrer que nous refusions toute violence et que nous n'etions pas dupe. Alors ils nous ont tire un a un, nous tous les jeunes un peu alternatifs et nous ont menotte avec des liens plastique, les mains derrier le dos et nous ont assi en ligne entre les jambes de nos voisins (sur le bas ventre ce qui donnait encore plus l'envie d'uriner). Alors a commence une tres tres longue attente, duloureuse pour les mains qui enfle et les muscles des bras, de plusieurs heures dans un froid mordant avec la quasi impossibiilite de pisser. J'ai reussi a ne pas me pisser dessus mais cela a ete vraiment tres dure et quand ils m'ont embarque un flic un peu plus sympa m'a laisser pisser contre un mur et a rigole (sans mechancete) en voyant le volume d'urine que j'avais evacué. Que tout ceux qui pense que tout cela n'est pas bien grave essai de tenir trois heures dans le froid sans uriner, sachant que si vous urinez, c'est sur vos voisins de devant et de derriere. Malgres toute la retenue orale affiché de la police danoise (ils sont courtois contrairement aux policiers francais qui ont le droit de nous gueuler des ordres sans les mots de respect usuel que l'on doit a tout etre humain) ce systeme de garde a vue est parfaitement inhumain. C'est de la torture, pure qui laissera des traces dans la memoire de tous ceux qui y sont passe, membre ou pas d'un syndicat.
Ensuite une fois que les cars sont arrive on a ete tous embarques au central et nous avons ete parque dans un hangars, toujours menottes, couche de la meme facon les un sur les autres. Nous etions toujours autour de deux a trois cents personnes (il y'a donc eu plusieurs contingents car la presse nordique parle unanimement de 700 arrestations pour samedi seulement). Nous avons chante les chants anars, crie les trucs traditionnels, bref exprimee nos opinions, cette fois ci il y'avait plusieurs nationalite. Les flics s'en foutaient car ils avaient mis des boule quies. Un gros boucan dans le fond de la piece, derriere la paroi : on m'a dit que c'etait des cages que la police avait specialement construite et que c'etait en fait la raison de notre arrestation : ils testaient leur mecanisme de securite sur nous pour la suite. Le test est convaincant : nous en avons tous chie, et savons ce que la societe civile paie avec ces deniers tout en se bercant de l'illusion que ce ne sont que des casseurs qui sont maltraite. Nous savons aussi que si nous n'avions pas ete la d'autre "moins radicaux" ou moins courageux y aurait passe leur samedi a notre place. Petite satisfaction : nous avons reussi a obtenir des sandwich au porc, sachant que la plupart des jeunes membres du syndicats et des anars sont vegans ou vegetarien, c'est comme obliger un arabe ou un juif de manger du cochon. Finalement ils ont trouve deux ou trois fruits et de l'eau. Enfin nous avons ete interroge un a un. Rien de bien mechant et d'etonnant, seulement nom et adresse : il etait clair que tout ce cirque etait une vaste blague pour les policiers et qu'ils allaient pas se fatiguer a donner des suites a tout cela. Cependant certains detenus sont reste dans les cages et je ne sais pas ce qu'ils sont devenus lorsque l'on m'a libere en car. En tout l'interpellation aura dure 8 heures je croie. Ce qui etait dure aussi est que nous savions qu'ils avaient vote des lois speciales avec des amendes tres lourde pour desobeissance et l'extension a trente six heures de la garde a vue. Nous nous etions tous prepare a passer 36 heures au trou avec un minimum de nourriture accordée.
Voila l'histoire de cette interpellation. Le black block n'a strictement rien a voir avec cela. Il s'agit pour la police danoise d'en faire chier au groupes politiques (revolutionaire, alternatifs, libertaires) qu'elle n'aime pas, dans un pays gouverne par un parti raciste et facisant. La police nous a traite comme du betail ce qui a surement eu des consequences pour les plus fragile (pour la petite histoire je me suis pisse dessus aujourd'hui encore mais j'espere que cette eunuresie est juste passagere, mais ma vessie est toujours douloureuse...)- Si vous vous sentez a l'abri vous vous trompez. Si nous n'existions pas vous seriez en premiere ligne. La police est paye pour faire du chiffre, si une cellule est vide, il faut la remplir. Il faut nous aider a denoncer cela, c'est votre devoir d'homme. Juste une question de respect de sa propre dignite, ne pas rentrer dans le panneau des autorites qui veulent faire croire que ce sont des gens venus pour en decoudre qui ont ete arrete.
Remarque : il y'avait beaucoup de femme parmis les interpelle. C'est peut etre grace a elle que nous n'avons pas ete tabasse. Merci aux femmes qui ont le courage de faire de la politique au sens veritable du terme : s'occuper de l'avenir commun.
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Lundi 14 décembre à 15h25
Les activistes restent mobilisés, espérant déjouer l'imposant dispositif policier
LE MONDE 14.12.09
Copenhague Envoyé spécial
La mobilisation des activistes se maintient à Copenhague, après le succès de la manifestation de samedi. Le collectif Climate Justice Action (CJA) veut tenter d'investir, mercredi 16 décembre, le Bella Center, où se tient la conférence des Nations unies sur le climat, "afin d'y tenir une assemblée du peuple" sous le slogan "Reclaim power !" (Reprenez le pouvoir !). Le collectif juge en effet que le processus de négociation "fait partie d'un système économique corrompu qui place les profits des grandes entreprises avant les besoins du peuple" ; le CJA dénonce les "solutions injustes et basées sur le marché" qui seraient choisies par les gouvernements.
Plusieurs groupes espèrent déjouer par leur souplesse l'imposant dispositif policier. Selon Rebecca William, du centre de presse du CJA, "d'après le nombre d'activistes logés dans les espaces collectifs, on estime que 4 000 personnes sont venues participer". L'autre grand collectif, Climate Justice Now, regroupant le mouvement altermondialiste, a annoncé qu'il soutenait cette journée de mobilisation de mercredi.
D'ici là, des actions ont lieu tous les jours : dimanche matin, manifestation devant le siège d'une grande firme danoise ; lundi, actions sur le thème des politiques d'immigration et des migrants climatiques ; mardi soutien à l'agriculture paysanne.
Cette effervescence militante s'appuie sur le succès de la manifestation de samedi 12 décembre, qui a réuni plus de 50 000 personnes (30 000 selon la police, 100 000 selon les organisateurs) entre la place du Parlement, au centre de Copenhague, et le Bella Center, à six kilomètres de là.
Dès 13 heures, une foule dense était réunie sur et autour de la place, sous un ciel bleu limpide. Malgré le froid, l'ambiance était joyeuse et festive, étonnamment jeune, mêlant écologistes de toutes les nuances, militants de partis de gauche, et de très nombreux citoyens danois sans affiliation venus exiger une politique forte de prévention du changement climatique.
La marche était ouverte par les représentants des peuples indigènes. Tout au long du long cortège, pancartes jaunes, banderoles blanches, rouges ou violettes, drapeaux et ballons multicolores proclamaient "Bla bla bla, Act now " (Le blabla, ça suffit, agissez), "Grow solidarity, no economy" (Faites croître la solidarité, pas l'économie), "Change the politics, not the climate" (Changez la politique, pas le climat), "Climat justice now" (Maintenant, justice climatique). L'anglais n'a pas eu totalement le monopole des slogans puisqu'on a vu aussi "La planète, tu la respectes ou tu la quittes" (en français) et "Grön Kapitalism exiterar int " (Le capitalisme vert, ça n'existe pas), en danois.
Parmi les manifestants - dont de nombreux couples venus avec leurs enfants en poussette - défilaient des orchestres, des moines bouddhistes, des clowns, des personnes déguisées en caribous ou en ours polaires, des punks, etc.
968 interpellations
Contrairement aux organisations politiques de gauche danoises, aux écologistes de Friends of the Earth (Amis de la Terre) et de Greenpeace, les syndicats étaient peu présents, à l'exception des Belges du CNE. De France étaient venus José Bové (Europe Ecologie), Cécile Duflot (Les Verts), Olivier Besancenot (Nouveau Parti anticapitaliste), Corinne Morel-Darleux (Parti de gauche).
Peu avant 15 heures, trois pétards explosifs très bruyants ont été tirés par des Black blocks - technique de manifestation qui passe notamment par une tenue en noir - sur le ministère des affaires étrangères. Dans la confusion, les Black blocks se sont rapidement dispersés. Un autre incident s'est produit en fin d'après-midi, avec l'incendie de quatre voitures près d'un squat. Au total, la police, disposant de pouvoirs étendus selon une loi votée en novembre, a interpellé 968 personnes, relâchées dans la soirée. Quatre personnes ont été inculpées.
Mais ces incidents n'ont pas terni le succès de la manifestation populaire, la première qui ait atteint une telle importance lors d'une conférence sur le climat.
Hervé Kempf
Article paru dans l'édition du 15.12.09
Des activistes à la recherche de "formes d'actions qui rendent la résistance désirable"
LE MONDE 15.12.09
Copenhague envoyé spécial
Il y a des centaines de vélos dans l'enceinte de la Candy Factory (L'usine à bonbons), près de la gare de Norrebro. Ils ont été trouvés en pleine rue dans cette ville où tout le monde roule à vélo et où ils sont souvent abandonnés au terme de leur existence, cabossés, cassés, tordus. Alors les activistes du Bike Block ("le bloc des vélos") les ont récupérés, et depuis quelques jours, ils soudent, vissent, frappent, redressent, rustinent, pompent, bref, travaillent d'arrache-pied. Dans la bonne humeur et en musique - un volontaire pédale sur une bicyclette fixe qui alimente une batterie animant une chaîne hi-fi.
Dans le bâtiment de brique, on peut se restaurer à la cuisine collective : le prix est libre, une assiette recueille les donations. L'ensemble abrite aussi un atelier secret où se prépare la mystérieuse Machine, ainsi que des DDT ("double double trouble") : une plate-forme est placée entre deux paires de vélos, ceux-ci étant montés l'un sur l'autre, celui du dessus n'ayant pas de roues.
Tout cela tient de la cour des miracles, de l'entreprise de ferraillage, du camp scout et de l'assemblée révolutionnaire. Réparations et constructions visent à permettre à une troupe de cyclistes de former le Bike Block, une des pièces maîtresses de l'assaut du "peuple" contre le Bella Center, mercredi 16 décembre, lors des manifestations organisées par le Climate Justice Action (CJA), avec le soutien de la coalition Climate.
Le Bike Block est un projet du Laboratory of Insurrectionnary Imagination, un groupe d'artistes anglais qui veut que l'imagination des artistes féconde l'engagement des activistes, et réciproquement. "Beaucoup d'artistes sont talentueux, mais peu engagés, tandis que les activistes recourent souvent à des formes d'action tristounettes", explique Isa, un des membres du Laboratory. Il faut trouver, dit-elle, "des formes d'action qui rendent la résistance désirable".
Les Bike Block se sont entraînés les jours précédant la manifestation. On les retrouve un après-midi, une soixantaine de vélocipédistes, majoritairement jeunes, sur un grand terrain dégagé. John anime la séance : casquette cubaine, barbe, voix forte et chaleureuse, gilet jaune fluo. Il rappelle les principes : action directe non violente, il s'agit de perturber la conférence à l'intérieur du Bella Center. Puis il décrit les "essaims" qu'il faut constituer - "On va bouger sans arrêt comme des papillons" -, évoque aussi les bandes d'oiseaux, et l'intelligence collective dont elles font preuve durant leurs vols, la même intelligence qu'il s'agit de retrouver dans le groupe.
Ensuite, on se forme en groupes de dix, les "essaims", qui s'entraînent à aller toucher un mur avant de se regrouper rapidement. Dans un autre exercice, les cyclistes tournent tous ensemble dans tous les sens, comme des autos tamponneuses qui veilleraient à ne pas se heurter. Il faut prévoir la confrontation : une partie de la bande reste à vélo, l'autre, à pied, joue les policiers. Les cyclistes se serrent les uns contre les autres, en ligne. La police charge. Les cyclistes lèvent leur vélo sur la roue arrière, et agitent le guidon pour faire tourner la roue, ce qui complique incontestablement la tâche du policier - comme on s'en rend compte quand on échange les rôles.
Les Bike Block vont-ils investir la conférence ? Sans doute pas. Mais ils symbolisent les formes pacifiques mais déterminées que veut prendre un mouvement de contestation de plus en plus radical dans ses idées.
Hervé Kempf
Kristo
Publié le: Mer 16 Déc 2009, 1:15
Sujet du message:
Tenez un autre article :
Copenhague: «Des flics sont arrivés en courant et ont stoppé la manif»
Libération
- REPORTAGE
Après la manifestation samedi, et alors que la police danoise annonce 400 arrestations, des témoins dénoncent la violence avec laquelle les policiers s'en sont pris à des jeunes militants non violents.
Par CHRISTIAN LOSSON, LAURE NOUALHAT
Ils sont alignés sur quatre files, attachés les mains dans le dos. Ils sont au moins 150. Des jeunes d'organisations comme Attac ou les Amis de la terre, pas vraiment les blacks blocs, anars libertaires qui ont brisé quelques vitrines avant d'être interpellés très rapidement.
Les policiers les entourent. Il fait nuit. Il est 19 heures et la manifestation,qui a vu converger au moins 50.000 personnes dans les rues de Copenhague, a touché au but -le Bella center, lieu du centre de conférence sur le climat.
Comment, en l'espace d'une heure, les autorités ont-elles fait passer le total des interpellations de 60 a 400? Simple. D'emblée, à 14 heures, une centaine de momes, allemands pour la plupart, mettent leurs capuches et se planquent derrière des foulards. ils sont tout en noir. Ils partent pour des actions de blacks blocs, des actions directes. «On veut pas réparer le capitalisme, on veut le purger», confiait l'un d'entre eux auparavant.
Ils remontent le cortège, sortent des marteaux, pètent des vitrines. Les forces de l'ordre leur foncent dessus. Les blacks blocs se divisent, partent pour des actions plus isolées, dans la manif ou en ville. Quelques minutes plus tard, vers 15h, sur l'avenue Torvegade, une trentaine d'entre eux tirent des feux d'artifice et balancent des pavés sur les forces de l'ordre. Les policiers les arrêtent sur-le-champ, «ce qui nous a calmés» avoue une fille du groupe, restée en arrière. «C'était hallucinant, ils ont réagi dans la minute», raconte un témoin de la scène. Le cortège ralentit puis repart.
«Zéro tolérance»
La police est sur les dents. Et les 4.000 policiers mobilisés pour la manif avaient pour consigne «Zéro tolérance». A 16 heures, donc, ils ont coupé en deux le cortège au niveau du boulevard Amager. «Des flics sont arrivés en courant, des camions des policiers ont déboulé à 30 à l'heure et ont stoppé la manif», raconte Christophe Aguiton, leader syndical de sud France Télécom.
C'est à ce moment que 700 personnes environ se retrouvent bloquées entre deux barrages policiers.«Ils ont dit: il y a plein de black blocs, on ne peut pas vous laisser poursuivre, faut qu'on les trouve». Puis, poursuit une journaliste témoin de la scène, «les forces de l'ordre ont extrait les personnes les plus dangereuses, et laissé repartir ceux qui le souhaitaient.»
Des manifestants sont partis, d'autres pas, «restés par solidarité avec les autres injustement arrêtés. Car il n'y avait aucun black bloc, aucun truc violent, assure Maxime Combes, d'Attac. C'était même plutôt très cool.»
Deux heures plus tard, sous les cris de "démocratie, démocratie" de manifestants pacifiques observateurs de l'interpellation massive, la police continuait à maintenir au sol les jeunes militants, pour la plupart non violents. «Il nous envoie un signal fort pour la suite», commente un responsable des Amis de la terre international. Après trois heures à +3°C, immobilisés, les manifestants sont installés dans six bus, toujours menottés. Direction le quartie de Valby où est installée la fameuse prison du climat (en fait, une succession de cages grillagées). Le groupe Climate Justice Action a prévu d'aller y manifester dans la soirée.
Kristo
Publié le: Mar 15 Déc 2009, 3:32
Sujet du message:
Témoignage hallucinant sur les arrestations à Copenhague, sur Indymedia Lille: arrestations arbitraires, coups, gazage dans des cages depuis le plafond...
http://lille.indymedia.org/spip.php?page=article&id_article=18518
Copenhague 12 et 13 dec
copenhague samedi 12 dec 14:00 grosse manif avec partis et orga en tete du cortege manif oú beaucoup on montré leur creativité il doit etre possible de trouver des photos(magnifique costume) en queue de cortege une partie de manif de personnes toute en noir sans que l on puisse appeler un black bloc n étant pas du tout un bloc ici ambiance detendues aucune action directe ...
15:30 cette partie du cortege est attaqué par la police depuis une rue laterale dans le but de bloquer l arriere du cortege il s en suis l arrestation de 300 a 400 personnes la foule est divisé en petits groupes entouré chacun de flic matraque a la main et petit a petit chaque personne est menotte avec serflex et assise par terre (a savoir la nuit est tombé la temperature proche de 0) en file d une trentaine de personnes chacun entre les jambes de celui de derriere (impréssion bobsleig) position extrement incorfortable et obligeant le contact des mains nu avec le sol et je vous jure ca fais mal assez vite quelques slogans sont lancé "voici a quoi ressemble votre democratie" "A A anticapitalista" et aussi des pluies d insultes contre les keufs dans des langues qu il ne comprenait pas ( le francais en est une) petit a petit nous sommes emenéEs dans des bus le police et de la ville requisisionné certain attendrons jusqu a 18h30 pour attendre les bus et certaine personnes disent s etre pissé dessus durant l attente vous pouvez imaginé le resultat avec la temperature
nous sommes emmené dans un endroit crée pour l evenement bureau dans des containers un grand hangar divisé par des paroi en bois en 3 parties une immense salles ayec des cages au sens propes 3*3*2 metres alignés une salle de fouille avec une dizaine (ou plus )de bureau aligné et une salle d attente ou l on etait reassis comme dans la rue mais moins strictement
l attente entre le moment de l arrivé du bus et l entrer dans le hangar etait d environ 1 heure et demi (lors de ma sortie a 21 heure ily avait encore 6 bus)
le seule moment ou allé au toilette a ete possible etait entre le bus et le hangar pas avant pas apres
dans un des bus garé a coté a coté de nous une personne a demandé a allé au toillette durant plus d´une heure et a fini par s enervé il a alors ete enmené dehors et matraquer et jete au sol frapper jusqu a qu il se pisse dessus les keuf l ont fait reste allongé un petit peu dans sa pisse avant de le rammené dans le bus
dans la salle d "attente " les toillettes ont aussi ete la principale revendication ("let s us pee,on you" laissez nous pisser ,sur vous ) l autre revendication etait le desserage des serflex qui etaient tres souvent tres serrés il y avait une grande solidarité entre les interpellés dans cette salle
apres dans la salle de fouille 4 flic par personne et premiere fois ou il m ont enleve les serflex 6 heures apres les avoir posé apres avoir du enlevé chaussure manteau bijoux foulard et signé la fouille une de mes connaissance a ete relache j ai pris mon air le plus innocent et idiot que possible pour leur demandé apres sa disparition pourquoi mon ami a ete relache et pas il m ont alors expliquer que cel avait un rapport avec le fait de rebellion ou non rebellion durant l arrestation (en gros on t arrete on te traite mal et si tu rebelle cest que tu est coupable et donc on avait raison de t arreté sinon t avait qu a pas etre là) avant de décider de me relaché tout en me demandant de ne pas faire trop de bruit dans la rue et que si j en faisait je serait punis
Dimanche 13 dec manif pour bloquer le port durée de la manif 400 metre tous le cortege arreté il sont resté 6 heures dehors et emmené au lieu de detention des cages ont ete brisé et pour raison de bruit intempestif ils ont gazés a la familale par le plafond de la cages les personnes presente a l interieur
bilan tous va bien dans le meilleur des mondes depuis là bas ou on s amuse comme des fous
publié le 14 décembre 2009
Kristo
Publié le: Lun 14 Déc 2009, 2:22
Sujet du message:
Le car français roulait à l'huile : bidons confisqués par la police danoise
AFP - 12 décembre 2009 - COPENHAGUE - La police danoise a confisqué les centaines de litres d'huile de friture nécessaires au retour de Copenhague du car d'une association française qui milite pour le recyclage en carburant de cette substance, craignant que celle-ci ne serve plutôt à confectionner des bombes, selon des témoins.
"La police nous a confisqué notre huile pour le retour de peur que nous nous en servions pour faire des bombes", a dit samedi à l'AFP Grégory Gendre, 31 ans, coordinateur de l'association "Roule Ma Frite, qui n'a "aucune envie d'être assimilée aux casseurs", insiste-t-il.
D'après des images de la société de production danoise Local Eyes, que l'AFP a visionnées, trois fourgons de police ont bloqué le car vendredi près du ministère de l'Environnement à Copenhague, contrôlé ses occupants et saisi les jerricans d'huile placés très visiblement sur le toit.
"Les jeunes, une vingtaine, étaient choqués face à cette armada de policiers qui les cernaient comme s'ils étaient des criminels recherchés", a raconté le caméraman, Robert Hermansen,
Les passagers du car, sur lequel figuraient les slogans "Ni nucléaire - Ni effet de serre", ont été fouillés ainsi que leurs bagages et leurs jerricans, confisqués ainsi qu'une échelle", a-t-il ajouté.
Selon Gregory Gendre, la police a saisi 17 bidons respectivement de 20 et cinq litres d'huile, utilisée dans un mélange à 50% avec du diesel.
Ces 250 litres étaient destinés au voyage de retour prévu le 17 décembre.
"Mais la police nous a dit samedi qu'elle ne nous les rendrait que le 20", deux jours après la fin du sommet sur le climat, a déploré le militant, en appelant à l'ambassade de France pour qu'elle intervienne auprès des autorités danoises.
Originaire de l'île d'Oléron, Grégory Gendre avait collecté des "cahiers de doléances climatiques" remplis par des classes d'école primaire et de seconde qu'il a déposés à la représentation française à Copenhague.
La police danoise est sur les dents pendant le sommet qui accueillera le 18 plus de 110 chefs d'Etat ou de gouvernement. Avant la manifestation de samedi, elle a réalisé plusieurs opérations anticasseurs.
Expulsé du Danemark... pour un opinel!
Témoignage
Libération.fr - 12 décembre 2009
Jocelyn Peyret, du réseau «Sortir du nucléaire», raconte son arrestation par les policiers danois alors qu'il se préparait à manifester. Il est le premier Français expulsé de Copenhague.
Cela faisait dix jours qu'il préparait la manif pour le réseau Sortir du nucléaire, dont il est salarié. Mais hier, Jocelyn Peyret répondait à nos questions par téléphone, depuis un bus qui le ramenait à Strasbourg. Car Jocelyn a été expulsé du Danemark... pour un Opinel! Témoignage.
«Vendredi, en fin de matinée, je m'activais avec un collègue pour préparer la manif de samedi. Nous trimballions des hampes pour les banderoles et nous avions déjà été contrôlés une première fois en allant chercher le matériel à la voiture.
Au retour, un groupe d'une dizaine de policiers nous arrête à nouveau. Ils nous demandent à quoi vont servir ces hampes, puis ils nous fouillent. Ils ont tiqué parce qu'on avait un tournevis sur nous pour bricoler notre matos de manif. On leur explique mais ils n'en démordent pas: «Désolés mais vous êtes en état d'arrestation!». On a halluciné. A ce moment-là, ils n'ont toujours pas vu mon Opinel, mais ils nous demandent de vider nos poches. Là, ils découvrent le couteau, alors je leur explique qu'en bon Français, on se doit d'avoir un Opinel pour le saucisson, mais ils ne me croient pas.
Ils nous ont menottés et mis dans un camion avant de nous conduire à Valby, dans un grand entrepôt où sont alignées des cages métalliques. Au total, il y avait une cinquantaine de personnes. J'ai discuté avec les uns et les autres, la plupart étaient là pour des motifs débiles: un gars, c'est parce qu'il avait des lunettes de natation pour se protéger des éventuels gaz lacrymos. D'autres, c'est parce qu'ils avaient 1 g d'herbe. A 13h, on a passé un coup de fil à nos contacts du réseau Sortir du nucléaire pour les prévenir, d'autant que c'est moi qui avais les clefs de la voiture! Mon collègue, lui, a été libéré dans l'après-midi.
Ils m'ont fait lambiner jusqu'à minuit. Là, un inspecteur m'a expliqué que j'étais inculpé car j'avais un couteau dans mon sac et que ce type de couteau (avec une lame de plus de 7 cm, ndlr) était interdit au Danemark. A 4 heures du matin, ils m'ont appris que j'allais être expulsé. Je suis resté avec deux Britanniques. Ils nous fait signer des papiers et à 8 heures du matin, on était en prison. J'ai eu droit à un petit déjeuner: lait, céréales, tartines et confitures. A midi, j'ai eu droit à des patates et des courgettes, mais comme je suis végétarien, ça les a bien ennuyés. A 16 heures, deux policiers sont venus me chercher et m'ont conduit à l'aéroport. J'ai passé un second coup de fil à 16 heures, juste avant l'expulsion.
Je ne voulais pas qu'ils m'expulsent par avion à cause des gaz à effet de serre. Je leur ai dit: « hey! Les gars, c'est un sommet sur le climat, vous n'allez pas faire ça quand même!», mais ça ne les a pas fait rire. Les policiers danois sont super fins psychologues, ils n'arrêtent pas de te rassurer, de t'expliquer que tout sera résolu dans la demi-heure. Forcément tu y crois, tu ne t'énerves pas, tu attends. Ils sont toujours super gentils, ça va se résoudre dans la demi-heure mais au final, j'ai passé 30 heures en garde à vue. Les cages, ça faisait vraiment cages à chiens. Alors pour se détendre, on aboyait... Quand j'y pense, c'est quand même hallucinant de se faire expulser pour un Opinel.»
Une marée humaine pacifique envahit Copenhague
Reuters - 12 novembre 2009 - COPENHAGUE - Venues de Bolivie, d'Allemagne ou du Burkina-Faso, des milliers de personnes sont venues réclamer, samedi à Copenhague, un accord international équitable pour lutter contre les changements climatiques. Sous un pâle soleil d'hiver, un immense défilé de plusieurs kilomètres a relié dans l'après-midi le château de Christiansborg, siège du Parlement danois au Bella Centre, où se déroule depuis lundi la conférence des Nations unies sur le climat.
Pour tenter d'influencer les délégations officielles, les manifestants brandissaient des pancartes rédigées dans toutes les langues exigeant la "justice climatique tout de suite", un "changement de système pas des changements climatiques" ou bien intimant "Faites l'amour, pas du CO2". Ce défilé, c'est la preuve que "des gens ordinaires font front ensemble.
Les problèmes de climat sont globaux mais les solutions sont globales aussi maintenant", s'enthousiasme Leif, un habitant de Copenhague qui marche aux côté de militants du Ghana et du Kenya qu'il a rencontrés dans le métro samedi matin. De très nombreux syndicalistes, étudiants ou écologistes, de l'Allemagne voisine ont fait le déplacement. Les familles danoises sont également légion, transportant les plus petits dans des carrioles tirées par des vélos.
Côté français, l'ancien leader altermondialiste José Bové a marché avec ses collègues députés européens d'Europe Ecologie et la dirigeante des Verts, Cécile Duflot. Un homme déguisé en Yéti vert fait la joie des photographes en brandissant sa banderole "Heureusement, je ne suis pas un ours polaire", de même qu'un petit orchestre andin dont les musiciens se sont drapés dans de grands ponchos multicolores. Dix ans après les heurts qui avaient émaillé la réunion de l'Organisation mondiale du Commerce à Seattle, les organisateurs de la marche intitulée "Planet first, People first" - un collectif de plus de 500 organisations, partis et associations du monde entier - ont multiplié les consignes de calme.
"ON NE FAIT PAS L'AUMÔNE"
"S'il vous plaît, restons pacifiques", a intimé Mr Green, sorte de M. Loyal installé sur un char en tête de cortège. Certains manifestants portaient même des calicots sur lesquels on pouvait lire "Ne faites pas les idiots, respectez notre police". La marche s'est déroulée sous la surveillance de plusieurs hélicoptères tandis qu'au sol, des policiers jalonnaient le début du parcours tous les dix mètres.
Dans le cortège où on enregistre 0°c, les militants débattent chaudement des propositions avancées cette semaine dans le cadre des négociations officielles. Si on veut inverser le processus de réchauffement, il faut aller plus loin que "1,5 degré Celsius que proposent les Danois", estime un responsable d'ONG belge. L'aide de sept milliards d'euros annoncée par l'Union européenne vendredi pour aider les pays les plus vulnérables à s'adapter aux changements climatiques, "ce n'est pas assez", tranche Zenuba, déléguée du Burkina-Faso.
"On ne fait pas l'aumône: c'est une compensation qu'on demande. Nous ne sommes pas responsables de la dégradation du climat mondial", plaide la jeune femme. La délégation de parlementaires européens écologistes, regroupée sous les ballons verts "Die Grünen", rappelle avoir fixé la quote-part de l'Union européenne à 35 milliards d'euros.
Tout au long du défilé, le nucléaire fait figure d'épouvantail ultime comme le système capitaliste. Sur fond de crise économique mondiale, les revendications environnementales tendent à fusionner avec les exigences sociales. Dans la matinée, des milliers de personnes vêtues de bleu avaient formé une vague géante pour balayer les "fausses solutions" pour lutter contre le réchauffement climatique, comme les systèmes de compensation carbone.
Avec ces rassemblements, "peut-être que les grandes nations vont entendre les peuples", espère Partemba, sherpa népalais venu au Danemark pour parler de la fonte des glaciers himalayens. Cela créé des lacs dont les rives qui menacent de lâcher et de détruire villages et cultures en contrebas, raconte-t-il. "Il est grand temps de s'occuper des générations futures, de respecter la nature et l'Himalaya", ajoute le guide.
Kristo
Publié le: Dim 06 Déc 2009, 1:05
Sujet du message:
http://www.bastamag.net/spip.php?article776
Le Danemark renforce ses pouvoirs de police contre les manifestants
(...)
Le texte procure à la police des pouvoirs élargis en matière d’arrestation préventive et accentue les sanctions à l’encontre des actions de désobéissance civile. La police danoise aura la possibilité d’arrêter les manifestants pendant une durée de douze heures (contre six précédemment) si elle soupçonne ceux-ci de vouloir enfreindre la loi. « Si, par exemple, des manifestants étrangers louent un autocar pour se rendre à une manifestation légale au centre de Copenhague, la police aura la possibilité d’arrêter l’autocar et tous les passagers, même si ceux-ci ont des intentions pacifiques uniquement, parce qu’elle estimera que l’endroit où se rend l’autocar va être le lieu d’affrontements », nous explique l’avocat danois Bjørn Elmquist. La garde à vue pour les « étrangers » (nous ne sommes plus Européens dans ce cas) est portée à 72h, contre 24h pour les Danois.
Au-delà de la garde à vue, si la police considère que les manifestants ont entravé le bon déroulement de son travail, elle pourra les embastiller pendant… 40 jours, sur simple décision d’un procureur ! Enfin, l’amende sanctionnant les actions de désobéissance civile (regroupement après la dispersion d’une manifestation par exemple) augmente drastiquement. Elle s’élève désormais à 403 euros et peut atteindre 603 euros si la police estime qu’il y a eu rébellion lors de l’interpellation.
L’anti-terrorisme appliqué aux écologistes
Le ministre de la Justice Brian Mikkelsen, membre du parti conservateur, a déclaré que le gouvernement avait la responsabilité de sévir contre ceux qui tentaient de saboter le travail de la police. « Nous avons récemment constaté, via les médias, que les activistes planifient des actions illégales pour nuire au travail de la police lors de la conférence. (…) Nous voulons donc avoir à notre disposition un cadre juridique solide et cohérent en cas de troubles civils graves », a-t-il déclaré au quotidien danois Politiken. De son côté, Per Larsen, surintendant de la police de Copenhague, précise que la nouvelle loi ne serait appliquée qu’en cas d’une « situation incontrôlable ».
(...)
Kristo
Publié le: Dim 29 Nov 2009, 3:17
Sujet du message:
http://www.copenhague-2009.com
Au fait, vous en pensez quoi, de ce ramassis de capitalistes verts ?
Kristo
Publié le: Dim 29 Nov 2009, 3:16
Sujet du message: Copenhague 2009
Je vous invite à lire cet article et à cliquer sur le lien à la fin, les "moyens de transports garantis écolos". Pauvre monde.
Aller à Copenhague sans (trop) polluer, un défi
Le Figaro - 27/11/2009 - Jim Jarrassé (lefigaro.fr)
A vélo, en bus, en train ou en avion… A chacun son moyen de transport pour se rendre dans la capitale danoise. Et à chacun son émission de CO2.
Le 9 novembre au matin,
Mathieu Monceaux
enfourchait son vélo sur la place du Capitole à Toulouse. Destination : Copenhague, à près de 2500 km de là. Pour ce jeune militant du réseau Sortir du nucléaire, l'objectif est simple : démontrer «qu'on peut se déplacer très loin autrement qu'en voiture».
D'autres initiatives originales ont été mises en place pour rallier la capitale danoise le plus «proprement» possible. A commencer par un train parti symboliquement le 18 novembre de Kyoto. Après une étape à Vladivostok, en Russie, cet Orient Express écolo affrété par l'Union internationale des chemins de fer a traversé la Sibérie. A son bord, des experts du climat, des hommes politiques et des représentants du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Au programme : des séminaires et des rencontres avec des militants locaux. De quoi occuper les voyageurs pendant le long trajet.
Avant de rejoindre Copenhague, le convoi s'arrêtera à Bruxelles le 5 décembre au matin pour permettre à 400 nouveaux voyageurs de monter. Parmi eux, plusieurs Français comme la députée européenne Sandrine Bélier (Europe Ecologie), la déléguée interministérielle Michelle Pappalardo ou le sénateur UMP Louis Nègre. Le député européen Jean-Paul Besset (Europe Ecologie) sera aussi du voyage. «C'est un choix personnel, explique-t-il. Je prends le train dès que possible. Et je me bagarre depuis longtemps pour que les comportements individuels soient en accord avec les discours, surtout chez les politiques».
Trains complets
Le train est de loin le moyen de transport le plus écologique pour rejoindre Copenhague. Il permet à ses passagers de n'émettre que 44 kg de CO2, contre 149 kg pour la voiture et 136 kg pour l'avion de ligne. C'est donc en toute logique que bon nombre de militants écologiques privilégient le rail. «C'est obligatoire, assure Marc Mossalgue, porte-parole du Réseau Action Climat. On ne peut pas se permettre de faire autrement ». L'engouement a été tellement fort que les trains sont déjà complets. Au grand dam des militants de Greenpeace qui se rendront à Copenhague en avion à défaut d'avoir pu trouver des billets de train.
Autre problème : le transport ferroviaire est lent. Pour se rendre dans la capitale danoise depuis Paris, il faut prendre un Thalys jusqu'à Cologne, puis un Intercity jusqu'à Hambourg, avant de sauter dans un dernier Express jusqu'à Copenhague. Soit 14 heures de trajet minimum. Pour Jean-Paul Besset, «ca n'est pas une galère. Le train permet de prendre son temps, de voir du paysage».
Borloo prendra l'avion
Mais d'autres ne l'entendent pas de cette oreille. A commencer par Pierre Radanne, ancien président de l'Agence de l'environnement (Ademe) et conseiller des pays africains francophones à Copenhague. «Le train ? C'est une véritable expédition !» Lui, comme beaucoup d'autres, utilisera l'avion. «Je vais avoir plein de papiers à finir avant le début de la conférence. Et je dois être sur place le lundi 5 (ndlr : premier jour du COP15). D'où l'avion.»
Au ministère de l'Ecologie, la voie des airs semble aussi être privilégiée. Jean-Louis Borloo et ses conseillers, qui avaient déjà utilisé l'avion pour se rendre à Copenhague lors de l'ultime réunion préparatoire du 17 novembre, devraient arriver à l'
aéroport Kastrup
au début de la deuxième semaine de la conférence. «Dans un avion classique Air France» précise-t-on au ministère. Pas d'avion privé, donc. Mais juste de quoi en irriter certains.
«Que Borloo vienne à pied, en vélo ou à cheval, ça ne changera rien pour l'avenir de la planète. Mais la symbolique, en politique, c'est important », assure Jean-Paul Besset. «Au-delà des grands discours, les hommes politiques doivent montrer l'exemple dans leur vie quotidienne». Une fois sur place, le ministre de l'Ecologie pourra tout de même se rattraper : la totalité des
moyens de transports
mis en place dans la capitale danoise sont garantis «écolos».
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